Beau, touchant, fort. Ou comment repousser les limites du délire humain. L'histoire: Trevor Raznik est ouvrier dans une usine. Il est d'une maigreur maladive, à la limite du morbide. Il dit ne plus dormir depuis un an. Ses seuls occupations sont nocturnes, avec Stevie (quel drôle de nom pour une femme), une prostituée, et Maria, une serveuse de café à l'aéroport. Il rencontre un jour un nouveau collègue sur le parking du travail. Celui-ci lui fait provoquer un grave accident, lors duquel l'un des ouvrier a le bras arraché. Petit à petit, cet homme va intervenir dans la vie de Trevor, et provoquer de plus en plus d'événements inexpliqués...

(Éléments de l'intrigue révélés)

"The Machinist" est triste. Intrigant aussi. On se demande bien ce qui peu mettre cet homme dans un tel état. Plus de sommeil, une maigreur incroyable malgré ses repas. Il faut dire que le personnage est formidablement porté par Christian Bale, qui a dû perdre une trentaine de kilos pour tenir le rôle. Touchant, on est tenté de le croire jusqu'au bout, on veut le disculper, jusqu'à ce que l'évidence s'impose, que tout s'écroule, et qu'il puisse enfin dormir. Aussi, je me demande bien l'intérêt d'avoir placé les scènes de fins au début du film. Uniquement pour se dire; "ah il va se passer quelque chose de terrible." Au final, cela n'apporte pas grand chose, si ce n'est de semer le trouble dans la narration. L'histoire et le délire de l'homme sont si forts et si puissanst qu'ils auraient pu porter seuls l'histoire sans placer cet artifice en début de film.

Mais qu'importe, les histoires sur les délires paranoïaques sont en général si fortes, et d'autant plus dans celle-ci, que ce léger désagrément se retrouve vite balayé par la performance générale. Alors on se doute qu'il file un mauvais délire avec lui-même, on nous le crie presque avec les réactions de tout son entourage, du monde extérieur. Et pourtant. Puisque ce sont les yeux de Raznik qui nous permettent de voir, et son cerveau d'analyser le fil des choses, sa tristesse et sa détresse nous emportent du début à la fin, sans nous relâcher une seconde.
julienl
8
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le 18 sept. 2011

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