(Éléments d'intrigue révélés)

Non, parce que les films catastrophes en général, ça se passe aux États-Unis. D'ailleurs, celui-là se passe aux États-Unis. Loin de nous. Là-bas, où ils ont des ouragans, des tornades et des zombies. Et puis paf, là, gratuitement, comme ça, on vous amène en plein milieu du jardin des Tuileries, là où il fait bon bouquiner quand l'été veut bien avoir l'amabilité de délivrer quelques degrés. TOTALEMENT GRATUITEMENT. Parce que nous les Français, on adore la nature par rapport aux Américains. On ne lui fait pas trop mal. La preuve, on a ratifié Kyoto et à Copenhague on voulait faire plein de trucs. Même qu'on a des éoliennes maintenant. Mais non, il va falloir qu'on meurt aussi. Pourtant dans la logique du film, je ne vois pas du tout pourquoi on veut nous frapper comme ça.

Ah oui, le film.

L'idée de départ est plutôt pas mal. Tout d'un coup, des gens se mettent à se suicider dans la rue, avec comme seul critère de sélection pour mourir que cela soit rapide et pratique. Ce qui peut inclure d'être très douloureux. Et gore. D'un seul coup tout le monde se fige et chacun fait preuve d'inventivité pour se trucider, au petit bonheur la chance. Ce qui donne lieu à des premières minutes d'ouverture du film vraiment sympathiques et impressionnantes, sans effets spéciaux mais avec une dose de frousse bien appréciable.

C'est après que cela se gatte. Tout le monde a peur, normal, c'est un peu louche. Tout le monde veut se barrer, normal encore. C'est le bordel dans les transports, ok, la fin du monde, on l'a vu 390 fois, donc on voit à peu près comment ça se passe. On a encore le droit à quelques scènes de suicides sympatoches et flippantes qui nous font encore croire que l'on va assister à un road trip de gens qui fuient la maladie et que cela va être bien. Mais non. Figurez-vous que rapidement, on se met à suivre un prof de sciences, qui, rapidement, se met à comprendre que c'est les plantes qui dégagent un truc qui tue et que c'est le vent qui le transporte. Du coup, le méchant du film, c'est le vent. LE VENT. Ce qui donne lieu à des scènes d'une angoisse insoutenable, où le vent souffle dans les blés, les feuilles des arbres, les broussailles. "Ahahaha, c'est le vilain bouleau qui va te tuer, regarde comme j'agite bien mes feuilles!" Et quand le vent touche la tête des gens, ça craint pour eux. On l'entendrait presque crier "Tu la sent ma brise, hein ?" LE VENT. Donc on est atterré. Ba oui, d'autant qu'il ne se passe pas grand chose du coup, et qu'on espère franchement que le prof s'est planté et qu'on va avoir une meilleure explication. Et bah non. Pour tout explication justifiant la pénible histoire qu'on a tout de même eu le courage de subir, on voit un scientifique dans une émission de télé nous expliquer que la nature est pas contente et qu'elle a voulu nous tuer en réaction. Super. Moi aussi je veux faire des films avec comme conclusion: "Bah franchement les gars, on n'a pas la moindre idée de tous les trucs bizarres qui viennent de se passer. Ya plein de gens qui sont morts, je sais. Mais si vous lisez ces lignes c'est qu'après tout vous y avez échappé, hein. Alors de quoi vous vous plaignez ? Bon aller, on se revoit au prochain film. Bisou."

Bon, je suis méchant parce qu'on a une happy end pour les Américains parce que la nana du prof de sciences tombe enceinte. OK. Donc, ils ont encore une vie de couple. D'accord. Mais sinon, ça apporte quoi à l'histoire ? Rien ? Ah OK. C'était quand même pas une raison pour nous balancer A PARIS la vilaine menace DU VENT. Et c'est pas pour cela que j'irai parler aux marronniers du jardin des Tuileries.
julienl
3
Écrit par

Créée

le 7 sept. 2011

Critique lue 3.1K fois

36 j'aime

3 commentaires

julienl

Écrit par

Critique lue 3.1K fois

36
3

D'autres avis sur Phénomènes

Phénomènes
julienl
3

PUTAIN LES BOULES PARIS EST MENACÉ

(Éléments d'intrigue révélés) Non, parce que les films catastrophes en général, ça se passe aux États-Unis. D'ailleurs, celui-là se passe aux États-Unis. Loin de nous. Là-bas, où ils ont des...

le 7 sept. 2011

36 j'aime

3

Phénomènes
moktar
7

Pardon, j'ai aimé

Oui, vous avez bien lu, j'ai mis 7/10 à Phénomènes. Oui j'ai accroché. Oui c'est bizarre comme film. C'est pas super bien joué (Mark Wahlberg toujours aussi ternes en expression, platitude de toute...

le 23 mars 2011

20 j'aime

3

Phénomènes
GigaHeartz
7

Le Sacrifice

Après une Jeune Fille de l'eau bien décriée, Shaymalan semblait cette fois-ci rentrer dans le bon vieux moule qui avait forgé toute sa gloire dans le Hollywood Game. Son démarrage pompeux nous...

le 3 août 2017

12 j'aime

1

Du même critique

Cube
julienl
4

Des bonnes idées mal exploitées

Dommage, dommage, dommage. Ce film aurait pu être vraiment sympathique. L'idée de base est séduisante: plusieurs personnes se réveillent à l'intérieur d'une étrange pièce cubique, qui elle-même...

le 15 sept. 2011

44 j'aime

4

Phénomènes
julienl
3

PUTAIN LES BOULES PARIS EST MENACÉ

(Éléments d'intrigue révélés) Non, parce que les films catastrophes en général, ça se passe aux États-Unis. D'ailleurs, celui-là se passe aux États-Unis. Loin de nous. Là-bas, où ils ont des...

le 7 sept. 2011

36 j'aime

3

Destination finale 5
julienl
8

C'est finalement très bien

Notes à qui n'a pas vu le film: 1/ Bien que cela ne soit pas indispensable, il est tout de même préférable d'avoir vu le premier "Destination Finale" avant d'aller savourer celui-ci. 2/ Si vous...

le 31 août 2011

19 j'aime