De l'importance du dialogue.
On a affaire à un film de science-fiction qui se passe totalement d'effets spéciaux. Tourné avec une quasi-unité de lieu et un faible budget (200 000 dollars), il se concentre sur le dialogue entre les personnages. Dialogue dont aucun, sauf, peut-être, John, ne sortira indemne.
En fait, j'ai souvent eu l'impression d'être davantage dans une pièce de théâtre que dans un film. D'autant que si l'on voit "The Man from Earth" comme telle, cette pièce respecte presque la règle classique des 3 unités : unité de lieu (tout se passe dans la maison de John Oldman et ses alentours), unité de temps (l'histoire dure moins de 24h, bien que le récit fasse référence à des évènements s'échelonnant sur près de 14 000 ans ...), et unité d'action (un récit unique, bien que faisant référence à d'autres époques, d'autres actions tout en développant plusieurs problématiques. On pourrait même dire que les règles relatives à l'unité de ton et celles de bienséances sont respectées ...
Par ailleurs, j'ai trouvé ce film extrêmement bien mené : il m'a tenu en haleine du début à la fin (le final est d'ailleurs assez surprenant). Au fil du récit, on observe avec intérêt les interrogations et les doutes animant les protagonistes, et qui n'épargnent pas le spectateur ! De mon côté, je n'ai eu de cesse de m'interroger sur la véracité du récit développé par John Oldman ainsi que sur le sens de tout ceci.
Enfin, il me semble intéressant de noter que le producteur Eric D. Wilkinson a écrit un mail pour remercier un site de piratage (RL Slog) pour la publicité gratuite qu'il a donné à "The Man from Earth" en le proposant en torrent. (en effet, le piratage a permis à ce film d'être relativement connu à travers le monde, bien qu'il ne soit sorti qu'aux USA.) Le réalisateur l'a suivi en affirmant qu'ils acceptaient tout deux le fait d'être piratés. Comme le producteur et le réalisateur l'ont eux mêmes dits (s'allaient pas affirmer le contraire, vous me direz), n'hésitez pas, si vous avez regardé et apprécié ce film, à les soutenir par un don – ce que je n'ai d'ailleurs pas encore fait (shame on me).
Accessoirement, je vous encourage à le regarder. Il en vaut la peine, même si pour certains ce ne sera qu'en tant que curiosité cinématographique.