"Celui qui vit par le jour qui suit, sera tué par celui qui vit aujourd'hui"
Ce qui pouvait se faire passer pour une pâle version de notre Léon national, se trouve être en réalité être une somptueuse traque métaphysique et réaliste dans le milieu âpre et cruel de la mafia et de la drogue.
Cette traque va alors se transformer, pour le héros, Cha(peau de paille), en une sorte de revanche personnelle sur son douloureux passé (oui, il n'a pas toujours eu cet air Pattissonien). C'est alors, qu'enivré par l'absence de peur et le désir de se rattraper, il va se lancer, contre vent et marrées, à la recherche de sa petite chipie de voisine.
C'est un film assez dur, dans le sens où les enfants sont mis au centre d'un trafique abjecte, où tout n'est que pragmatisme exacerbé et où l’innocence chimérique de l'enfance semble s'être évanouie.
Beaucoup de sujets sont alors mêlés à l'intrigue principale (Silent boy veut trouver sa copine, la jeune voisine) : ainsi on nous immerge dans les bas fond de la mafia coréenne, de la brigade des stup', des trafiquants de drogue, des milieux, somme toute, hostiles.
Les cinéastes coréens semblent avoir un soucis du détail assez angoissant.On sent une véritable alchimie entre les différents corps techniques de cinéma (réal, montage, photo).
De plus, ce film me permet de découvrir un acteur qui m'a énormément touché : j'ai nommé Won Bin. Complètement à fleur de peau, regard scintillant et écarlate, écorché vif et tourmenté à souhait, cet acteur m'a fait chavirer le coeur dans sa quête de rédemption (puis honnêtement, il n'a rien à envier à nous Ken occidentaux, hein), non, vraiment, je tiens à le souligner, car la justesse de sa performance est simplement la clée finale qui rend grâce à une superbe mise en scène, et de manière plus globale, à un polar tout aussi fiévreux qu'émouvant.
Un autre très bon cru sud-coréen donc !