Critique réalisée en écoutant : La Cuisine des Mousquetaires - Paté de lotte en croûte
Bonjour cher(s) lecteur(s).
Alors, aujourd'hui nous allons vous aider à préparer un thriller Coréen à la sauce Na Hong-jin.
Un thriller Coréen donc, mais pas n'importe quel thriller, un thriller d'action, explosif, au goût savoureux de sang et de souffrance comme seul le pays du matin calme sait nous en livrer.
Pour faire ce genre de bon film, il convient d'être un réalisateur compétent. En Corée, cela ne manque pas.
Vous aurez besoin d'acteurs charismatiques, capables de vivre leur rôle à fond, comme si leur vie en dépendait.
Une bonne dose d'hémoglobine.
Quelques objets contondants (marteaux, clefs anglaises...). Ici, vous pouvez être inventif, comme nous le suggère monsieur Na Hong-jin, en utilisant des objets organiques comme l'os de mouton, ou de bœuf.
Prenez quelques scènes d'actions violentes et viscérales, une pincée de crash de voitures pour votre sauce d'adrénaline.
N'oubliez pas bien sur la marinade d'ambiance glauque, à base de plans poisseux et d'une photographie jouant sur l'obscurité. Vous pouvez en rehausser le goût en abordant une situation sociale difficile, une injustice criante, de préférence qui soit basé sur une situation réelle.
Et enfin, n'oubliez pas la petite touche coréenne, l'humour en fine dose, humour noir ou burlesque.
Alors, le chef Na Hong-jin est un chef étoilé, auteur d'un délicieux The Chaser, à la tension magnifiquement montée en neige et à l'ambiance lourde. Pour sa deuxième création sur laquelle nous nous basons il a concocté un met basé sur les mêmes ingrédients, en renforçant l'aspect social de son plat et en complexifiant son intrigue. Mais pour son deuxième plat, quelques erreurs rendent l'ensemble un peu moins digeste et plus brouillon. Aussi, voilà quelques erreurs à éviter dans votre propre film coréen
Lorsque vous aurez préparé vos ingrédients, n'oubliez pas ce qui en fait la saveur. Posez votre caméra, surtout ne la faites pas trembler, sinon vous perdrez votre spectateur qui finira par avoir mal au ventre.
Si vous optez pour un montage rapide, ne le rendez pas épileptique. Il convient bien entendu de ne pas perdre votre spectateur en lui faisant se demander comment diable un tel est arrivé ici
Cassez dans un bol deux trois jambes, saucez à l'hémoglobine mais n'abusez surtout pas de ces ingrédients, au risque de rendre votre film lourd et indigeste, violent sans raison.
Toutefois, il en va ici des goûts de chacun, aussi, si la surcharge ne vous déplaît pas, n'hésitez pas à en rajouter un peu, mais sans briser la cohérence de la pâte. Pas plus de dix coups de haches ou de couteaux par personne, même si vous pensez qu'ils peuvent en prendre plus, cela devient inconvenant.
Si les carambolages et courses poursuites sont le sel de votre film, ne les brouillez pas mais gardez l'ensemble clair, même si pour cela vous devez en faire moins.
Enfin, pour ce qui est de l'intrigue, l'aspect social qu'aborde le chef Na Hong-jin est un vrai plus, une explosion de saveur qui ancre l'ensemble dans la réalité tout en apportant une pointe de critique social délicieusement fraîche. Par contre, son intrigue "complexifiante", si elle se veut franche et honnête en ne prenant pas son spectateur pour une truffe, perd parfois en cohérence et en consistance, devenant un méli-mélo indigeste.
Voila, vous connaissez les écueils à éviter pour réaliser, chez vous, un parfait thriller Coréen cohérent.
Régalez vous les yeux et les oreilles, bon appétit, à bientôt et
Adishatz !