Poison Girl
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Thriller ?
Selon moi non, mais une incursion vénéneuse et venimeuse dans un cauchemar, qui passe des lumières intérieures artificielles et électriques qui vrillent les rétines à un blanc aseptisé de clinique, aux extérieurs nimbés d'une poussière jaunâtre en journée ou crépusculaires, menaçantes et poisseuses la nuit.
Nicolas Winding Refn nous hypnotise et nous montre, avec une rare crudité, des monstres à visages humains, êtres mi-pantins statufiés, mi-dévoreurs névrosés, ce qui est rare !
Pas de sympathie, pas d'empathie. Nous sommes les voyeurs (il faut avoir le courage d'intégrer cet état, ce qui ne plait pas à tout le monde) d'un univers où les sentiments sont factices, les images glaciales, mais les larmes, les lames et le sang plus vrais que nature.
Le sang, seule matière lourde, sensuelle, aussi enveloppante et moulante qu'un manteau de velours.
Jesse, incarnée de la tête, d'une blondeur d'ange, aux pieds, sensuellement cambrés, par Elle Fanning est troublante jusqu'au malaise. Elle accompagne avec talent Jena Malone/Ruby, Bella Heathcote/Gigi et Abbey Lee/Sarah dans une valse lente, élégante et mortifère.
Keanu Reeve incarne le monde extérieur violent, Karl Glusman l'ami désorienté et Desmond Harrington (acteur talentueux que l'on ne voit pas assez à mon goût) le créatif déréglé.
Une BO ultra moderne, comme je les aime car elle souligne l'action sans la marteler.
Une œuvre en forme de gifle, Nicolas pointant d'un index implacable notre addiction aux faux-semblants, qui peuvent déclencher des tornades déviantes.
En grande râleuse, voilà un film qui aurait mérité lui aussi une palme, même s'il fut nominé à trois reprises. Trop "jusqu'au boutiste" surement...
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Créée
le 5 juil. 2017
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