Poison Girl
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Je ne suis pas connaisseuse de la filmographie de l'ami Refn, mais j'avais aimé Drive et apprécié Bronson. C'est donc sans grosses appréhensions que je me dirigeais vers ce Neon Demon (même si je voyais l'effet yoyo des notes de mes éclaireurs, ce qui attisa encore plus ma curiosité), et c'est un avis qui ne prend forcément pas en compte son histoire filmique.
Début euphorisant aux couleurs vibrantes sous la marque NWR, je sentais déjà le spot publicitaire arriver, mais c'est un parti pris qui aurait pu me plaire étant donné mon ouverture contemplative. C'était sans compter la surenchère qui n'apporte rien au métrage, entre les effets à rallonge qui n'aboutissaient nulle part et l'absence narrative qui défiait toute logique. Les allures de conte macabre du film auraient pu sauver le concept s'il y'avait une quelconque signification et moins d'invraisemblances. J'aurais aimé voir un peu de profondeur sous la photographie glacée, au lieu de plusieurs bouts d'images qui ne vont pas toujours ensemble. J'aurais voulu fouiller la personnalité complexe, style black swan, d'une Jesse qui reste au final bien superficielle. J'aurais préféré goûter au lugubre avec subtilité, et non par ce gore-explicite qui ne fait que miser sur le sensationnel...
Le film renferme malgré tout quelques bons aspects, en plus de certains effets visuels et sonores très sympatiques. Le côté jalousies et concurrence féminine dans un monde à la férocité sans limites est assez bien exposé, surtout dans les regards de ces models sans pitié. La musique transante (je sais que ce mot n'existe pas, merci :)) joue un grand rôle tout au long du film et m'a donné envie de faire une soirée electro au plus vite (+1). Le jeu de Elle Fanning qui arrive malgré tout à faire passer certains traits de son esprit à l'écran, mais cela reste bien minime.
L’ambiance voluptueusement sombre est somme toute appréciable et il est clair que l’idée de base se voulait être une analyse critique du monde de la mode et du culte de la beauté, mais j’ai eu l’impression que monsieur Refn s’est perdu dans ses propres élucubrations imagées. Hanté par ses démons de vouloir toujours montrer plus, le récit coule sous les litres de peintures qui éclaboussent l’écran.
Finalement, The Neon Demon est une création de designer qui malgré ses superbes effets haute-couture est impossible à porter dans la vraie vie. NWR présente !
N.B. Certains aspects m'ont fait penser à ce petit film d'horreur qui aborde aussi le monde de la mode et ses dérives: Starry Eyes.
Créée
le 25 juin 2016
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