The Neon Demon par Black_Snape

Délicat de parler de ce film, qui me laisse une sensation mitigée. Transportée par la première moitié du film, la seconde m'a laissée pour le moins dubitative, sceptique au point de remettre en question l'intégralité de l'œuvre.

The Neon Demon propose une esthétique délectable, parfaite pour peu que l'on apprécie son image et sa lumière extrêmement léchées. La musique et le son sont irréprochables, en symbiose avec ce visuel pictural qui emprunte beaucoup à la publicité. De ce côté là, rien à redire. Nicolas Winding Refn m'a scotchée de la première image du générique à la dernière, m'emportant dans un univers féerique des plus modernes, tout en géométrie et en onirisme.

Elle Fanning est transcendée par la mise en scène, Jena Malone excelle dans son rôle, et d'une manière générale, les comédiens (qui sont surtout des comédiennes) brillent par leur présence et leur prestation.

Pourquoi, alors, ces sentiments d'agacement et de frustration au sortir du film ?
La réponse est simple, et entièrement liée à son propos. Si l'œuvre se veut impeccable dans sa forme, elle laisse irrévocablement à désirer sur le fond. A mon sens, The Neon Demon manque de profondeur et de pertinence. Il offre une analyse simpliste et maladroite de ce qui semble être son sujet, sans jamais chercher à dépasser la simple démonstration horrifique (et esthétique). Jouant de lieux communs et de facilités, il finit par se perdre dans un grotesque qui n’apparaît pas comme maîtrisé et qui, de fait, laisse une impression grossière.

Là où le réalisateur parle d'une société dominée par l'image et l'obsession de la beauté, j'attendais sans doute qu'il offre une réflexion intelligente et aboutie. Or, il ne m'a laissée qu'un sentiment de vide, si ce n'est de vulgarité.