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The Neon Demon et son sujet calque parfaitement à l'univers de Nicolas Weding Refn : le monde de la mode et plus particulièrement la rivalité entre mannequins a de quoi trouver un écho dans la mise en scène très visuelle qu'offre le réalisateur à chacun de ses films.
Aussi c'est avec enthousiasme qu'on se lance dans l'aventure, appréciant d'avance qu'un tel sujet colle si parfaitement à un réalisateur.
Et il est indéniable que visuellement ça claque ! Le film s'ouvre comme une publicité, la forme y est et le fond annonce clairement la couleur d'un univers violent ; même si je reste perturbée par les initiales de Refn, pure mégalo ou clin d’œil ironique, The Neon Demon commence en beauté.
Mais le film, si il garde sa beauté, perd en saveur en n'offrant que peu de place au scénario. L'histoire reste inexistante et se laisse distancer par les personnages et le visuel. On suit le schéma de la jeune effarouchée qui débarque au milieu des requins, offrant un vrai contraste intéressant avec les autres mannequins ; si le but est de montrer l'ivresse du personnage face à cet étalage de compliments, la pirouette est vite amenée (par un subtil jeu de miroir lors d'un défilé) et passe dans une autre dimension. Elle Fanning a cette fraîcheur que dégage Jesse, personnification de l'innocence et de la pureté qui dénote toutefois quand elle se prend au jeu. Quand au reste du casting, il est parfaitement choisi, Abbey Lee, Bella Heathcote et Jena Malone affichent une nette distance autant dans leur beauté que dans leur jalousie cruelle.
Plusieurs fois on croit entrevoir l'idée d'une voie autre que celle prise, les scènes avec Keanu Reeves amenant le film dans quelque chose de malsain sont finalement autant de piste lancées mais peu exploitées. La fin du film, bien qu'assez subversive, ramène le film dans une provocation gratuite, pas inesthétique mais un trash assez facile qui glisse littéralement dans le métaphorique. Le sang peut être très beau, on l'a compris mais un film ne doit pas rester que dans sa trace visuelle. En clair The Neon Demon aurait eu beaucoup plus de profondeur à exploiter les failles d'un monde glamour mais froid, à rajouter un je-ne-sais-quoi qui l'aurait hissé encore plus haut que sa dimension visuelle.
Créée
le 14 juin 2016
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