Ambiance électrique

A partir d'un scénario assez peu original Derek Cianfrance réalise un film surprenant. En effet, si l'histoire de ce braqueur de banques incarné par Ryan Gosling, du policier qui l'élimine incarné par Bradley Cooper et de leur descendance tourmentée n'est pas sensationnelle, ce sont la qualité de la réalisation, l'excellence du casting et de multiples autres petites choses qui entraînent le spectateur pour 2h20 de spectacle épatant.

Divisé en 3 actes, le film débute dans une petite odeur de "Drive" de Winding Refn avec un Gosling solitaire, peu bavard et amoureux. On commence à se dire que l'acteur choisit ses films pour avoir le moins possible de répliques à apprendre. Cependant on sent tout de même un vrai travail d'acteur et on s'attache assez rapidement à ce jeune papa déboussolé qui braque des banques pour subvenir aux besoins de son fils.

En bon fan de "Psychose" d'Hitchcock, Derek Cianfrance fait disparaître le personnage principal à la fin du premier acte. Bradley Cooper prend alors la suite et surprend à son tour avec un superbe jeu d'acteur. A noter que pour ce rôle il a tenu à passer du temps avec de vrais policiers tout comme Ray Liotta qui interprète le flic ripou. C'est d'ailleurs cette authenticité qui touche au-delà de la mise en scène. Une authenticité liée également au fait que le tournage a eu lieu dans de vrais endroits tels qu'une vraie fête foraine, un vrai poste de police, un vrai lycée etc...

Pour ce qui est du dernier acte on ne peut être que dubitatif et regretter que les tensions ne soient pas assez creusées. Retenir enfin que l'ambiance électrique du film oblige le spectateur à rester jusqu'au bout et à oublier totalement les 2h20 qui s'écoulent.

Un film à voir comme "Drive", c'est-à-dire davantage pour la réalisation et la performance des acteurs que pour le scénario. Un petit bonus pour la sublime Eva Mendes.