The Place Beyond Gosling

Invité par Sens Critique grâce au nouveau système de privilèges, une sorte d'obligation morale m'incite à critiquer The Place Beyond The Pines. Ça tombe bien, je suis dans le train et ça s'accorde à mon nouveau rituel d'y écrire sur mon dernier film vu (it fits Harry's code si vous préférez).

Si vous n'avez pas vu le film, je vous déconseille la lecture de cette critique et de toutes les autres, qui seront forcément spoilantes vu la structure du film. Sachez simplement que le titre est la traduction en anglais du nom indien de la ville où ça se passe, ça vous évitera de chercher son sens en vain pendant le visionnage.

Bon alors cette structure, parlons-en ! Presque tout ce qu'il y a à dire sur ce film est en rapport avec elle. Il n'y a pas vraiment un film mais 3 distincts. Chaque partie est mise en scène différemment et les enjeux et héros sont différents. Le but est de faire une sorte de tragédie en trois actes sur la transmission. À la base je suis favorable aux nouvelles idées mais là ça fait assez prétentieux et beaucoup de choses ne marchent pas.

Acte 1 : de loin la meilleure partie, un semblant d'histoire sur un père qui veut voir son fils, des braquages, des petites tensions... on se sent pas trop mal. On est quasiment dans un remake de Drive, la musique en moins. Il n'a pas de blouson mais un t-shirt à l'envers, pas de voiture mais une moto, mais sinon c'est le même personnage calm-bad boy pilote incroyable qui veut subvenir aux besoins d'une fille qui a une famille. Assez troublant comme lien, surtout avec cette façon filmer. Cianfrance déclare sa flamme à Ryan Gosling pendant toute la partie, il a l'air totalement amoureux et ça se sent. Au moins ça donne un beau début de film, et ceux qui ne détestent pas Ryan devraient aimer.

Acte 2 : de loin la pire partie. On nous fait mourir le héros et quasiment toute l'histoire qui va avec... Le film ne s'en remettra pas. Il faut le temps de s'habituer et j'ai eu du mal personnellement. On repart sur un nouveau héros, qui est moche par opposition à Gosling. Pourtant c'est Bradley Cooper, mais ils se sont bien démerdé à l'amochir grâce à une coupe affreuse. La caméra est tremblotante, ce qui m'énerve pratiquement tout le temps, même si je comprends l'idée de trancher avec la première partie en plans fixes. Mais le plus gros problème de cette partie réside dans le choix de l'intrigue : on s'en fout de la corruption et de l'ambition de ce vieux mec... Qu'est-ce que ça vient faire là ? Un film sur la transmission, bah parle nous de ça plutôt...

Acte 3 : de loin la partie la plus moyenne. Pas passionnante, mais ça se regarde. Et surtout, cette partie donne un peu plus de sens à l'acte 2 en racontant l'histoire des deux enfants, c'est déjà ça. Cela donne de manière globale un sens au film avec quelques idées de réflexion intéressantes. Les deux enfants sont perdus, l'un sans père mais avec un père adoptif et l'autre avec un père, mais non présent à cause de son ambition (qui n'est donc pas inutile comme je le pensais). La notion de héros est bien entachée et notre pauvre petite génération ne sait plus quoi en penser...

C'est donc finalement un film sur la non transmission, qui est un peu trop long et trop chiant pour que je le transmette un jour à mon fils.