Autant prévenir tout de suite, le film n’est en aucun cas une copie de Drive (2011) de Nicholas Winding Refn. Chose que l’on pourrait facilement croire en regardant la bande-annonce dans laquelle apparait Ryan Gosling dans son rôle bien connu du beau gosse taciturne. On se dit que le réalisateur a remplacé le cure dent de Drive par une clope et la voiture par une moto… Mais ce n’est pas le cas. Bien que le personnage soit sensiblement le même, les enjeux du film restent très différents.

L’originalité de l’histoire réside dans le fait qu’elle soit découpée en trois parties distinctes. La première centrée sur le personnage de Ryan Gosling, la deuxième sur celui de Bradley Cooper et la troisième sur la relation de leurs enfants respectifs, quinze ans plus tard. L’idée de cette troisième partie qui traite donc de la transmission est assez intéressante et ambitieuse. Malheureusement, elle n’est que survolée par le réalisateur Derek Cianfrance. Peut-être aurait-il fallut faire tout un film de cette partie, dans lequel on aurait eu davantage l’occasion de s’immerger dans l’histoire des deux progénitures. A défaut de cela, ces-derniers en deviennent caricaturaux, manque de temps oblige.

Il en va de même pour l’ensemble du film. En effet, l’idée du scénario, si elle est menée à bien peut amener à un film très fort. En revanche, lorsqu’elle n’est utilisée qu’à moitié, comme c’est le cas ici, elle peut se révéler dangereuse pour la réussite du film. Le réalisateur ne profite pas du temps réduit qu’il possède pour nous raconter l’histoire de chacun de ses personnages et se perd souvent dans quelques digressions inutiles qui plombent sérieusement le film et je dois avouer avoir lutté plusieurs fois contre le sommeil.

A part ça, on retrouve quand même avec plaisir Ryan Gosling dans le rôle du mec taiseux toujours classe, dont la présence manque d’ailleurs cruellement au reste du film. Même si les autres acteurs restent plutôt bons dans l’ensemble, avec un bon point en plus pour le comédien australien Ben Mendelsohn, vu récemment aux côtés de Brad Pitt dans Cogan (2012). La lumière du film est assez belle, sans oublier la bande originale qui compte parmi elle quelques très bons titres d’Alan Vega, Bruce Springsteen et Ennio Morricone entre autres…

Un film toutefois loin d’être transcendant et qui ne décolle jamais vraiment. Je ne me suis pas trop attaché aux personnages et n’ai jamais été vraiment transporté par l’histoire.
Moltès
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le 23 mars 2013

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