If you ride like lightning, you're going to crash like thunder.

Je n'avais que très moyennement apprécié la rencontre précédente entre Cianfrance et Gosling pour Blue Valentine, mais j'ai tout de même souhaité leur redonner une chance. Une bonne moyenne sur Sens Critique combinée à un pitch accrocheur et un trailer dynamique, tout était là. Comme tout le monde, ou en tout cas ceux qui se sont jetés dans le film sans enquêter davantage dessus, je me suis fait prendre par surprise.

En effet, la bande-annonce nous promet un duel entre Gosling et Cooper sur fond de braquage à moto. C'est à croire que Ryan Gosling devient un spécialiste de la promo trompeuse après Drive qui se présentait comme un Fast & Furious et Only God Forgives qui s'annonçait comme un 'Drive 2'.
Ici, grande surprise puisque le duel est bref et qu'on se retrouve avec trois histoires en une, dont deux assez psychologiques. Pourtant, alors que je pensais initialement laisser mon cerveau se reposer gentiment, j'ai tout de même été très agréablement surpris. Le parti pris de suivre une histoire, presque un fait divers, et ses conséquences sur le long terme est intéressant. La deuxième partie du film est dédiée aux conséquences à court terme avec la culpabilité du policier puis sa réhabilitation petit à petit, avec son désir de se racheter. La troisième partie qui se concentre sur les enfants devenus grands souligne les liens de causes à effets, nous montrant comment une action peut encore laisser des traces quinze ans plus tard.
Cianfrance traite habilement l'héritage d'un drame. Il est vrai que dans la plupart des films qui nous sont proposés, on ne se questionne jamais sur la portée à long terme des événements que nous voyons. Cianfrance se penche dessus avec justesse, sans fioriture, et son récit est aussi prenant que facile à suivre grâce à une bonne narration et un scénario bien écrit.

Un mot sur le casting: Gosling crève l'écran et est charismatique comme rarement, son look particulier aidant certainement. Il participe aussi grandement à la réussite de la surprise puisqu'on ne s'attend absolument pas à une telle fin pour lui. Cooper est vraiment pas mal dans son personnage de policier marqué à vie par un acte qui, après tout, fait partie de son travail. Mendes en revanche est un peu moins bien, versant un peu dans le caricatural. Les autres membres s'en sortent tous avec les honneurs, même le fils mi-mafieux mi-tête-à-claques. Ray Liotta est d'ailleurs assez impressionnant et menaçant dans son rôle de policier corrompu.

Une très bonne surprise donc, qui profite certainement aussi de la promotion trompeuse. L'effet aurait-il été le même si la bande-annonce ne nous avait pas caché le vrai sujet ? Probablement pas, mais ne boudons pas notre plaisir et prenons le film comme il vient.