The Raid, c'est du poutrage dans les règles de l'art. Je pourrais me contenter de cette courte critique, simple, efficace, qui résume parfaitement le film. Pourtant, il mérite que je m'y attarde un peu plus.
Si la bande annonce laissait présager un nanar comme on en voit toutes les semaines, il en ressort un produit très surprenant, assumant pleinement le premier degré, et mené d'une main de maître par Gareth Evans.

Si le scénario est ultra basique (prendre d'assaut un immeuble balèze occupé par la pègre), et ses nombreux rebondissements assez prévisibles, le réalisateur nous fait rapidement comprendre que l'essentiel est ailleurs. Ce n'est pas le premier de ses soucis, et d'ailleurs ce n'est pas le nôtre non plus. Et c'est ce qui fera la force du long métrage : se dépouiller de toute graisse (multiplicité des intrigues et des lieux, introduction des émotions et sentiments, dialogues subtiles), pour ne garder que le muscle (1 lieu, 1 héros brutal, 1 mission, et beaucoup, beaucoup d'action).

Si The Raid parvient à tirer son épingle du jeu, c'est bien dans sa mise en scène, fort ambitieuse, magistrale, efficace, somptueuse, ravageuse. Entre innovations, modernité et trouvailles visuelles, Evans repense totalement l'essence même du film d'action pur et dur, tout en imposant une apparence old school digne des plus grands John Woo (je pense notamment aux nombreuses scènes de fusillades : je tire 20 000 balles avant de recharger).

Là où le Gallois tape fort, c'est bien évidemment dans les coups de latte, tatanes et lames tranchantes. Oubliez tout ce que vous connaissez ; Néo, Trinity et Morpheus peuvent se rhabiller : les combats au corps-à-corps de The Raid sont chorégraphiés au millimètre, toujours plus nerveux dans les gestes et ingénieux dans les prises de vue.

Ça cogne fort, au bon endroit, et tout y passe : tête, cou, genoux, mains, jambes, buste, bras... Bien que certaines scènes sont au bord de l'abrutissement, l'action n'en reste pas moins parfaitement lisible et coordonnée. Le cinéaste sait manier sa caméra, et ça se voit. Alors certes c'est violent, mais putain que c'est jouissif ! The Raid mérite d'ailleurs d'être vu ne serait-ce que pour le 2 vs 1 dans la salle de torture : ça en jette ! Si le film est une réussite, c'est aussi en grande partie grâce aux acteurs, au top de leur forme et toujours plus fous dans leurs cascades et leur maîtrise du combat. Iko Uwais, en tête de file, impose le respect.

Au final, The Raid est pour l'instant le film d'action de l'année, voire de ces dernières années. Aucun film du même acabit ne m'avait pas autant plu depuis le Old Boy de Park Chan-Wook. C'est dire si ça date.
badgone88
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films 2012 et Les meilleurs films d'arts martiaux

Créée

le 20 juin 2012

Critique lue 359 fois

5 j'aime

1 commentaire

badgone88

Écrit par

Critique lue 359 fois

5
1

D'autres avis sur The Raid

The Raid
drélium
7

Indonesia Corp

Déjà dans Merantau, on sentait un savoir-faire dans la percussion avec le Pencak Silat, l'art martial Indonésien qui se rapproche pour faire vite du Muay Thai de Tony Jaa. Il ne faisait presque aucun...

le 4 juin 2012

65 j'aime

8

The Raid
SanFelice
7

RaidBullDog

Un groupe de policier mène une intervention (pas très officielle, apprendra-t-on assez vite) dans un immeuble qui sert de base à un groupe mafieux. L'objectif : faire tomber le parrain. Un parrain...

le 1 févr. 2014

56 j'aime

11

Du même critique

127 Heures
badgone88
8

Wow...

On pourrait parler longuement du générique du début qui dit tout sur le film (notamment le robinet qui coule au compte-goutte), des dernières images qui te disent d'aimer la vie même si tout le...

le 10 janv. 2011

25 j'aime

Random Access Memories
badgone88
5

Nouveau Virage.

Bon, autant être direct : je suis déçu. Random Access Memories, par rapport à ses aînés, est résolument plus funky, le côté électro étant légèrement mis en retrait, voire totalement effacé si on...

le 14 mai 2013

22 j'aime

2

Whiplash
badgone88
9

Jouissif.

Les tous derniers instants de Whiplash, ponctués par quatre minutes de folie pure en solo de batterie, m'ont plus ému que les cent-vingt minutes cancéreuses de Nos Etoiles Contraires. Où je veux en...

le 10 févr. 2015

18 j'aime