"This is what it's all about. Gets my blood pumping."

The Raid ou PIF PAF BOOOUM HAN YATAAAA à la sauce indonésienne, rush d'action d'1h30 en semi huit-clos. Le pitch est simple et efficace : une équipe de policier doit arriver en haut d'un immeuble pour arrêter un patron de mafia et ses deux sidekicks badass.

Intense dans l'action comme dans sa réalisation, la caméra file d'un côté à l'autre de la salle sans interrompre l'action. Elle tournoit sans nous faire perdre le fil des combats. Elle est le reflet de la finesse de ce qui prend place devant elle, mettant un accent sur la brutalité de temps en temps. Le héros casse des bras autant que la caméra casse la sacro-sainte ligne de l'horizon. Oui on a des plans où la caméra suit fixement la tête du personnage en décrivant un arc de cercle. Oui c'est génial parce que oui la caméra amplifie le geste et sa violence, comme des petits "FINISH HIM" bien sympa. Parfois aussi elle profitera d'un mouvement pour faire une transition en le gardant dans la scène suivante, renforçant la fluidité du tout.

Mais les critiques négatives s'attardent sur le manque de scénario. Qu'importe !
Laissez-vous porter par le film. Tout le long, ce dernier lance quelques rebondissements, plus des raisons scénaristiques que de véritables enjeux. Ils sont toutefois agréables car laissent place à un background sympathique. Il suffit de les accepter comme on accepte qu'à un certain étage les voyous oublient l'existence des armes à feu. Ce sont des conventions qui sont là pour qu'on les oublie pour qu'on puisse se concentrer sur l'essentiel : le spectacle. Et quel spectacle !
Les coups fusent, la violence règne dans une beauté qui transcende le décor grisâtre. Tout est fait pour qu'on arrive à ne voir que l'essentiel : la BAGARRE.
Je voulais vous la décrire... mais elle est simplement parfaite. Orchestrée, fluide et rapide, accordée pour chaque type de protagoniste, elle nous inonde de sa présence. La chorégraphie prend son envol à travers les étages. Plus on arrive vers le boss, plus le film a des confrontations stylisées. Cependant on pourra trouver parfois la bagarre un peu longue, mais comment lui refuser ça ? On se laisse emporter pour quelques coups supplémentaires de poings, de high kicks et de prises folles.

Ce film regorge d'autres bonnes idées :
- Séparées, on arrive alors à suivre simplement le chemin (sinueux au possible) des deux équipes qui traversent des étages différents grâce à une brillante petite astuce : les numéros blancs sur les portes noires.
- Le film se permet de briser une scène de climax pour expliquer son dénouement en revenant dans le passé, sans qu'on n'en ait conscience
- Il place même de superbes phases d'infiltration et de tension quand certains membres de la team sont vulnérables
- On a aussi droit à une petite vanne génialement méta sur le fait que les bouffons, qui se mangent deux mandales et restent à terre, ne sont en vérité "personnes".

The Raid est donc un film d'action brute et fun, avec une réalisation fluide et intelligente. Il n'espère pas être plus que ce qu'il est, un concentré de spectacle. Preuve qu'avec du talent, on peut faire un film excellent sans gros budget. Bravo Gareth Evans et à ses acteurs qui vous régaleront de délicieux WATAA indonésiens.

Ah, et je vous conseille de voir sa suite si vous l'avez aimé car de l'aveu d'Evans, le second est ce que le premier aurait dû être si son budget l'avait permis.