The Room
3.5
The Room

Film de Tommy Wiseau (2003)

La légende raconte que ce film a été réalisé pour faire un blanchiment de je ne sais quelle combine de Tommy Wiseau.


Ce serait tellement plus rassurant pour l’intelligence humaine si c’était vrai…Parce que vu le calibre du film pondu ici, Darwin chiale dans l’au-delà sur sa théorie de l’évolution.


J’ai mis 10 à ce film, car aucune note ne peut approcher de près ce que Tommy Wiseau a pondu ici.
Ni un 10 parce qu’il est mauvais et ne mérite pas d’être classé parmi les bons films. Ni un 1 parce qu’il est plus mauvais que 1, et que cette nullité le rend inclassable.


Ce film est nul et génial à la fois. Tommy Wiseau est nul et génial dans sa nullité qu’il porte au rang d’art.
Car il est l’unique responsable de cette diarrhée visuelle puisqu’il était réalisateur, scénariste, producteur et acteur principal de The Room.


Ce film est un chef d’œuvre absolu : il démontre très exactement ce qu’il faut faire pour rater complètement son film.
Très rapidement :
Le scénario est pourri.
Le jeu des acteurs est pourri.
Les décors sont pourris.
La musique est pourrie.


Mais pourtant : je conseille très sérieusement de regarder ce film.


L’histoire est simple : Tommy est Johnny, un mec parfait à la crinière d’Apollon qui est adoré par tout le monde : de la fleuriste pour laquelle il est son meilleur client (mais qui ne l’a pas reconnu lorsqu’il est entré dans sa boutique avec ses lunettes de soleil), Denny, le protégé/ adopté/ enfant/ voisin/ ami toujours présent même dans la chambre à coucher de Johnny (Oh, Hi Denny !), mais aussi par la future Belle Mère de Johnny.
Johnny le mec super cool est fiancé à Lisa, une blonde aux sourcils très noirs lui donnant un air de Courtney Love sobre.
Le problème c’est que Lisa s’ennuie avec Johnny le parfait et décide de le tromper avec son meilleur ami, Mark.


Voila le début.
On dirait un épisode des feux de l’amour ou de n’importe quelle bouse du même style.
La suite est tellement prévisible, qu’elle en est évidente.
Mais ce n’est pas tant le « où on va dans cette histoire » qui importe, mais le « comment ». Et Tommy Wiseau est du genre à monter un moteur d’Aixam, sur une Maserati.


Ce film c’est donc 1 heure 39 de répliques tellement nases qu’elles en deviennent cultes (Why Lisa ?), du jeu de Tommy Wiseau (oh, mon dieu, ce rire), d’éloges permanentes sur le personnage de Johnny/ Tommy à un point tel que c’est ridicule, des mêmes discussions qui tournent en rond (la mère de Lisa et Lisa), de situations ahurissantes ( les allées et venues dans l’appart de Johnny de personnages qui apparaissent et disparaissent du film sans comprendre pourquoi). On est perdu dans un dédale de n’importe quoi.


Les dialogues sont parfaitement absurdes dignes de la Cantatrice chauve et donnent lieu à des situations totalement WTF du style :
La mère de Lisa : « J’ai un cancer du sein »
Lisa : « Oh, maman, comment vas-tu ?»
La mère de Lisa : « Oh, c’est rien. Parlons plutôt de Johnny »


C’est certes un résumé rapide d’une scène récurrente de discussion Maman de Lisa/ Lisa, mais c’est exactement l’enchainement en un quart de seconde auquel on a droit et qui se renouvelle pendant 1 heure 39. Parce que Johnny pourrait même parler dans un café avec Mark de la mort de sa grand-mère, de la faim dans le monde et de l’écologie avant d’enchainer en un quart de seconde sur la vie sexuelle de son pote. Every thing is possible for Johnny.
Pas le temps de s’attarder sur quoique ce soit : le WTF reprend le dessus immédiatement.


On assiste à du grand n’importe quoi : Tommy Wiseau est pathétique en héros parfait qui respire le parfum de roses au réveil le matin après une nuit torride avec Lisa (à laquelle Denny voulait assister car comme Denny l’a dit : il adore les regarder car il les aime ?!) avant de quitter son lit totalement à poil en offrant aux spectateurs qui ne s’y attendaient pas, la vision en persistance rétinienne de ses fesses blafardes dans la lumière du jour qui se lève.
Les scènes sur le toit de l’immeuble sont visuellement dégueulasses, à l’image de l’affiche du film où l’air bovin de Tommy Wiseau tente d’hypnotiser le quidam pour qu’il visionne son œuvre.


Et cette nullité absolue s’accroit au fil du déroulement du film.


Après cette heure et demie de visionnage, on revoit le monde sous un autre angle. Tout est différent et finalement, The Room permet d’apprécier encore plus le cinéma et de relativiser sur les énormes bouses qu’on a pu rencontrer avant et se dire que finalement, Flic ou Ninja, c’était pas si mauvais en fait, un peu comme Aladin avec Kev’Adams. (Quoique non, pas Aladin quand même)


The Room mérite d’être vu.
Sans être masochiste ou fan de nanars, il faut le voir pour le mauvais film qu’il est. Parce qu’il montre qu’on peut se divertir avec le pire (mais sans descendre sur NRJ12 quand même) et parce qu’il permet d’apprécier davantage ce qu’on a déjà vu et ce qu’on verra à l’avenir.
Et c’est justement pour ça que The Room ne mérite pas le 1 car il est utile, ni le 10 car il est très mauvais. Et qu’une note intermédiaire porterait justement sur les qualités du film, qui sont justement absentes. Et que c’est cette absence de qualité qui fait justement ce film.


Du coup, peu importe si Tommy Wiseau a essayé de blanchir du fric ou est simplement le plus mégalo des égocentriques, il a pondu ça. Et ça, ça vaut le coup d’œil.

Orel_
10
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le 30 avr. 2016

Critique lue 297 fois

3 j'aime

Orel_

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