Réfractaires aux réseaux sociaux, ne prenez pas peur. Sous couvert de "l'histoire" de Facebook, Fincher nous livre une formidable étude de l'amitié et de sa résistance à l'ambition. Eisenberg campe ici un Zuckerberg peut-être au final éloigné de la vérité mais le plus important n'est pas là. Le coeur du film est sa relation amicale avec Andrew Garfield, qui se révèlera être mise à rude épreuve tout au long des différents procès qui viennent intelligemment entrecoupés le film. Les dialogues aux ciseaux d'Aaron Sorkin sont une merveille de réussite, amenant un rythme incroyable comme dans l'échange qui ouvre le film entre Rooney Mara et Jesse Eisenberg. La totalité du casting est parfait, d'Eisenberg en passant par Andrew Garfield ou dans la découverte de la jolie Rooney Mara qui en un plan sur son visage larmoyant offrira un avant gout de sa fille au tatouage de dragon. Confirmation aussi du talent de Justin Timberlake en personnage ambigu. Pour couronner le tout, la BO signé Atticus Ross et Trent Reznor offre une ambiance magistrale qui trouve pour point culminant cette scène où Timberlake annonce qu'il s'est fait arrêté, laissant Eisenberg dans un abime de solitude. Rarement vu une scène qui laisse autant le spectateur en suspend, prenant toute la mesure de la tristesse et du gouffre qui entoure le personnage. Un film comme seul Fincher sait en faire.