bric à brac qu'on ne sait pas à quel degré regarder, porté par un héros mou...

Frank Miller est un grand auteur de BD. Sans nul doute. Mais quand on voit ici, sa première réalisation en solitaire, on se demande si le cinéma, c'est son truc...
Miller a le cul entre deux chaises, et nous aussi. L'intention de départ est bonne et on sent qu'il a envie de rendre hommage à Will Eisner, créateur du Spirit. Mais le génial dessinateur, inventeur du graphic novel, doit se retourner dans sa tombe !
Polar noir ou cartoonerie ? Premier ou dixième degré ? Ambiance rétro ou modernisme sulfaté ? Certes, la BD d'origine est un mélange hétéroclite, et Miller a sûrement voulu en tenir compte, mais à ne jamais se positionner clairement dans le décalage burlesque, on se retrouve perdu. Et personnellement, je pense qu'il aurait dû jouer à fond la carte du rétro-chic années 40-50. Car si l'esthétique développée dans Sin City était réussie et totalement adéquate, elle est ici hors de propos.
Sans compter un enchaînement de scènes qui fait perdre le fil, de gros moments d'ennui (il pense beaucoup ce Spirit), de l'action molle (même quand y'a des flingues, c'est pour dire) et surtout un héros qui a le charisme d'un poulpe mort (les héros secondaires lui font de l'ombre)...Enfin bon, si vous arrivez à vous caler un degré de lecture (choisissez celui que vous voulez, c'est pour moi), vous devriez arriver à surnager dans ce bric-à-brac...