L'homme un peu invisible mais pas tout à fait invisible, enfin, je me suis compris

Vu à l'occasion du festival Hallucination Collective à Lyon, ça été une excellente découverte sur un thème qui n'est pas forcément le plus populaire du cinéma ni le plus entraînant.
Geoff Redknap, surtout connu pour ses maquillages et fx sur Deadpool ou Watchmen, signe ici un premier long-métrage qui se permet de dépoussiérer le mythe de l'Homme Invisible en prenant le parti pris d'offrir une sorte de drame penché thriller plutôt qu'un film d'horreur, dans un style à la fois sobre/réaliste et pourtant très référentielle envers le genre horreur.
Ici, aucun savant fou qui emmerde un peu tout le monde en se baladant à poil sans que personne ne le voit, on a affaire un drame plus centré sur la déstructuration d'un être humain qui peine à continuer d'exister dans le monde physique et dans l'esprit des gens,


de plus, cette déstructuration s'applique à sa famille, à l'enchaînement des conséquences de cette malédiction.


C'est l'histoire d'une quête pour retrouver une identité dans le monde des vivants tout en continuant progressivement de disparaître. Les effets spéciaux, particulièrement réussi et bluffant, servent ici un propos terrifiant : l'horreur n'est pas causée par les actions du personnage comme l'abominable Griffin de Welles, c'est une horreur provoquée par la détresse de l'homme se sachant sur le point de devenir un être inexistant et ne pouvant lutter contre ce phénomène.
Redknap choisit d'orienter le thème sur l'existentialisme à travers cette disparition du corps, chose déjà soulevé dans le roman L'Homme Invisible de H-G Welles mais prenant ici une dimension une dimension humaine plus poignante et même touchante. L'aspect irréversible de l'action, qui guide le personnage à une sorte de perte physique, contribue à renouveler un sous-genre qui a peiné à se refaire des lettres d'or.

Tony-Atsoc
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le 11 déc. 2017

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Anthony Costa

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