Ce bus-movie réalisé par un français, Michel Gondry, se passe entièrement dans un bus en suivant son trajet en partant d'un lycée du Bronx à l'heure de sortie des classes, et même dernier jour avant les vacances, jusqu'à son terminus. On découvre cette bande de jeunes interprètes par de vrai lycéens qui ne sont pas du tout acteurs en apportant chacun un peu de leur propre vie pour composer leur rôle attribué. D'ailleurs ils portent tous leurs vrais prénoms dans ce film. Il tient d'ailleurs très bien son titre "The We and The I" car on voit la facette de ces gamins aux caractères trempés ou effacés, se dévoiler au fil des dessertes. En effet, sous l'effet de groupe, ils portent toutes et tous un masque (The We) qui tombe au fil de l'histoire car des protagonistes descendent du bus au fur et à mesure en pleine storyline et cela sans que l'on ne connaîtra jamais leur issue. Mais la mise en scène réussit brillamment pour chaque sortie de ne pas nous laisser sur notre faim.

Attention c'est un film construit que sur des dialogues qui s'entremêlent toujours dans le même décor accompagnés de quelques flash visuels pour nous permettre de comprendre les histoires évoquées par ces jeunes. Ils sont une bonne quinzaine à prendre à tour de rôle le devant de la scène mais à aucun moment on ne s'y perd dans ce brouhaha. C'est comme si on était un passager de ce bus parmi eux et à les voir évoluer jusqu'à nous faire dévoiler leur vraie personnalité (The I) dès que les groupes d'ami(e)s se désunissent via les arrêts qui expirent les passagers vers l'extérieur. La conductrice (qui l'est dans la vie réelle également) fait aussi partie de ce casting! Ceux qui sortent du lot sont entre autre le caïd de la bande de racailles, la grosse dont tout le monde se moque, le couple gay, la métisse asiatique canon qui se la pète, le mythomane qui croit être une star, le guitariste lover, la fille modèle forcée par son père de porter un water bra etc... Ce long métrage indépendant à cette faculté de transmettre toutes les émotions! Bouleversant, drôle, énervant, touchant, il ne fait échec qu'à l'indifférence! On en ressort grandi d'avoir eu cette chance d'être entré temporairement dans la vie de ces enfants du Bronx.
hakimaadadi
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le 14 sept. 2012

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Hakim Maadadi

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