Un premier long qualitatif

Quelle excellente surprise ce premier film du réalisateur de The Lighthouse, Robert Eggers, qu'est ce The Witch. Ce n'est pas un film d'horreur traditionnel comme Hollywood s'amuse à nous offrir depuis de nombreuses années maintenant. Pas de jumpscare. Pas de moments véritablement terrifiants et pourtant tout fonctionne.

Car il faut reconnaître chez Eggers, un énorme travail sur l'ambiance, qui nous plonge bel et bien dans ce 17ème siècle sous le signe de la religion, une religion des extrêmes. Il y a un énorme travail formel, la photographie est magnifique et nous rappelle allègrement des peintures des peintres flamands.

Et c'est surtout au niveau du scénario que l'oeuvre est très intéressante. Sommes-nous face à une hystérie collective ou face à de la sorcellerie ? Est-ce bien nous qui analysons correctement des événements étranges ou nous qui voulons voir ce que nos peurs nous font voir.

Le cinéaste use évidemment de toutes les symboliques qui rappellent le diable et la sorcellerie. Et pour aller plus loin, ne peut-on y voir une volonté, chez la jeune héroïne, d'une émancipation féminine, d'une émancipation de cette religion qui cloisonne. Il y a de nombreuses grilles de lectures chez le film de Eggers qui vieillit, par ailleurs, très bien dans ma tête.

Une découverte que je recommande chaudement.