Le rêve américain, pied au plancher…

Deux évolutions opposées s’opèrent. Thelma, au départ gentil chien chien de son mari Darryl, parvient finalement à l’envoyer sur les roses. Cette métamorphose influe également sur ses relations avec Louise. Cette dernière s’impose très vite comme le personnage qui décide mais aussi le personnage qui agit. C’est elle qui tue Harlan et c’est elle qui décide de fuir au Mexique, tout en évitant le Texas. Néanmoins, au fur et à mesure que leur situation s’aggrave, Thelma semble soudain se réveiller, enfin décidée à prendre les commandes de son existence. Elle se découvre alors un caractère impulsif, instinctif, prête à tout pour ne plus retomber sous le joug des hommes. Côté casting, c’est le sans faute. Geena Davis et Susan Sarandon (que Tony Scott, petit frère de Ridley, choisira plus tard pour son film de vampires Les Prédateurs) forment un duo détonant, formidable de justesse et d’authenticité. Michael Madsen, avec son inaltérable allure de mec bourré qui pourtant maîtrise toujours la situation, donne un ton assez caustique à la partie policière du récit, conduite efficacement par le toujours très bon Harvey Keitel. Et puis difficile de ne pas parler du petit rôle confié au tout jeune Brad Pitt, qui n’était pas encore devenu la machine à fantasmer que l’on connaît, mais dont le charme était déjà à l’époque redoutable. Les points forts : Mise en scène énergique, indispensable pour ce genre de film, qui ne faiblit jamais, et dont l’acmé au Grand Canyon est superbe. Un casting très réussi, une musique somptueuse, et une poésie de la fuite comme on en a rarement vu. Un véritable hymne à la liberté.