Time Lapse aura été la petite claque SF de cette année, récoltant pas moins de 16 récompenses en festivals, et étant donné que l’on adore rouler à 88 miles à l’heure il aura été impensable de passer à côté, a fortiori si Danielle Panabaker y tient la tête d’affiche. Time Lapse part d’un pitch simple, trois amis découvrent un énorme appareil photo chez leur voisin d’en face, tirant un cliché par jour 24 heures à l’avance, leur révélant leur futur. Forcément le problème du gain d’argent se présente vite et un thriller qui vous vrille le cerveau se met lentement en place, où chaque scène se montre imprévisible. Time Lapse choisit la simplicité du pitch pour une raison logique, les paradoxes temporels peuvent se présenter rapidement, et plus l’histoire devient complexe plus ils sont durs à gérer et à faire comprendre au spectateur. Mieux, le réalisateur et scénariste Bradley King, qui signe ici son premier long-métrage, y insuffle une réelle fluidité qui rend le tout extrêmement captivant, ce qui n’est pas toujours aisé lorsque l’on s’attaque au voyage dans le temps. C’est même l’antithèse de Primer, qui lui ne se souciait pas des considérations commerciales ou d’accessibilité, l’enfermant dans une sorte de sectarisme. Oui, on pourrait qualifier Time Lapse de « Primer pour les nuls », mais il n’en est pas pour autant un mauvais film, s’attachant davantage au côté thriller qu’au côté scientifique, ce qui sous-entend aussi qu’il ne faudra vous attendre à rien de nouveau en terme de théories liées au continuum. Il faudra d’ailleurs attendre que la bobine ait entièrement défilé pour en apprécier certaines subtilités, comme le pourquoi de ce côté en retrait qu’a Danielle Panabaker pendant tout le film, et qui ne vous sera révélé que durant les cinq dernières minutes. Seul regret, John Rhys-Davies, qui est au générique, a vu toutes ses scènes être supprimées.
Time Lapse est un énorme tour de force en terme de narration, réussissant à avoir une intrigue complexe tout en reposant sur un complexe simple. Scientifiquement parlant on y trouvera rien de nouveau, mais il est si riche en rebondissements que tous les amateurs de thrillers palpitants y trouveront leur compte.
Critique