Si Timecop pouvait paraître au milieu des années 90 comme un divertissement d'action américain bien troussé, Matrix n'ayant pas encore été présenté sur le territoire, il se retrouve aujourd'hui malheureusement ringardisé tant sa vision du monde du début des années 2000 dans lequel il se projette a plus des allures d'un niveau -2 d'un parking que d'un réel monde d'anticipation prudent. Le gros carton de Timecop est sûrement dû à un besoin d'identification du public américain, vivant de l'autre côté du Pacifique une guerre bien sale dégoulinant de pétrole, dans sa recherche du héros modèle à la fois courageux, intelligent et bel homme. Héros mondial aussi, on s'apercevra au détour d'une banale conversation avec son épouse que Walker n'est en fait pas américain.


Malgré les scories classiques de l'actionner des années 90, avec juste ce qu'il faut de scènes d'action de studio, d'affrontements à mains nues, de scène de cul timides dégoulinant sous les sax, Timecop s'avère être d'un ennui monstre. Les combats ne supportent absolument pas le poids des ans, le cinéma de Hong-Kong étant passé par là depuis, Van Damme a beau savoir faire le grand écart il n'arrivera jamais à la hauteur d'un actionner HK dans la bonne moyenne basse.


Le contraste aujourd'hui est saisissant, les chorégraphies semblent être réalisées afin de placer l'acteur au centre de l'action plutôt que l'action au cœur de l'intrigue : filmées essentiellement à l'horizontal, leur mise en scène est un échec dans leur globalité et empêche le film d'opérer une synthèse pourtant prometteuse entre la science-fiction et le film martial, comme si Verhoeven (plutôt que Cameron) pouvait rencontrer Yuen Woo-Ping. La galerie de vilains sans une once de charisme, les loupés et petits twists sortis du chapeau, l'interaction du Walker du futur dans le passé (ou présent, c'est selon), l'introduction prémâchée et crachée aussitôt dans la poubelle des idées sympathiques, les bagnoles en carton et le dragster 1.6l 100ch suffisent à faire de Timecop un nanar de bon standing aussitôt vu aussitôt renvoyé dans le temps.

XavierChan
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le 19 juil. 2021

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