Timer
5.5
Timer

Film de Jac Schaeffer (2010)

Je crois que je deviens un peu mièvre, et je continue ma recherche d’une comédie romantique qui pourrait me plaire. Jusque là, à part quand ça se passe mal (500 jours ensemble) ou que la romance est un peu tordue (Tueurs nés), il n’y a pratiquement que des comédies romantiques avec un concept original et différent qui m’ont plu (Seeking a friend for the end of the world, L’arnacoeur, Safety not guaranteed). Et pas juste par l’étrangeté de leur concept ; bizarrement, c’était pour la plupart des films qui montraient une plus grande sensibilité que les comédies romantiques génériques où l’on nous sort toujours les mêmes mensonges, et où le physique avantageux des acteurs sert à faire passer l’absence d’approfondissement de leur relation.
Et donc Timer, c’est une de ces rom-com avec un concept original : le titre du film se réfère à un appareil implanté dans le poignet, qui indique à chacun dans combien de temps il va rencontrer son âme sœur. Mais le compteur n’affiche rien si l’autre personne ne s’est pas encore implantée de Timer.
C’est le cas d’Oona, l’héroïne, qui a insisté auprès de beaucoup de ses copains pour qu’ils se fassent installer l’implant, pour savoir s’ils étaient faits l’un pour l’autre, et ça n’a jamais marché.


Le réalisateur/scénariste a vraiment bien pensé aux nombreuses implications de cet appareil, son impact sur la société, le comportement des gens qui en ont un ou non, …
Les parents d’Oona ont divorcé en raison du Timer, sa mère s’est remariée, et l’héroïne lui fait remarquer que si son père était une erreur, alors elle aussi.
Le Timer fait également des coups d’un soir un choix bien plus délibéré, car on sait que la personne n’est pas "l’élu(e)". Et en même temps, c’est compréhensible ; devoir attendre la bonne personne pendant des années, sans avoir un peu d’affection en attendant…
Oona a une autre prise de position toutefois, elle cherche vraiment à trouver son âme sœur et ne veut pas perdre son temps avec quelqu’un qui ne l’est pas.
Et puis il y a ceux plus conservateurs, qui croient en l’amour véritable, mais sans Timer.
Le scénariste a pensé à beaucoup de situations, mais il y a encore beaucoup de questions que le film n’aborde pas. J’ai pensé à des cas où quelqu’un apprendrait son orientation sexuelle en rencontrant son âme sœur, je me suis demandé comment ça se passait avec les vieux, ce qui arrive quand l’âme sœur meurt, comment réagit quelqu’un qui apprend qui est l’élue en étant trop jeune et n’a pas l’occasion d’expérimenter… Je pensais que ça serait le cas avec le petit frère d’Oona, mais non, ça n’est pas exploité.
Il y a tellement de possibilités que je me dis que le principe pourrait très bien être exploité en série.


Mais en dehors de son concept de science-fiction, Timer s’épuise vite concernant les romances.
Oona rencontre un homme plus jeune qu’elle, avec qui elle passe du temps en délaissant peu à peu l’idée de trouver LA bonne personne. Mais il n’y pas vraiment d’alchimie entre les acteurs, on n’y croit pas. Et le réalisateur pense pouvoir sauver ça en mettant une musique légère et romantique, mais ça ne marche pas, d’autant plus que le premier moment comme ça, c’est la première fois que les personnages couchent ensemble en pensant encore qu’il s’agit d’un coup d’un soir.
On ne sent pas leur relation grandir, et quand Oona s’énerve contre le mec, on ne comprend pas non plus, ça semble sortir de nulle part.
Le problème c’est qu’au lieu de montrer une complicité entre les personnages, la moitié du temps ils ramènent le sujet au Timer, et même si c’est ce qui fait l’intérêt du film, ça en devient lassant à force. C’est comme ces gens qui ont un date grâce à un site de rencontre, et sont incapables de parler d’autre chose que ça justement, les conditions de leur rencontre, ce qu’ils attendent d’une relation, …


Il y a de petites idées de comique de situation pas mal, des gags basés sur la mise en scène aussi, mais autrement la réalisation reste plutôt effacée, à part exceptions (le premier plan du film sur le parcmètre est bien trouvé).
On sent que c’est une production indé, malgré tout. Il y a quelques moments maladroits, et de courts instants où le jeu des acteurs n’est pas terrible, quoique rien de trop grave.
Ce qui plombe vraiment Timer, c’est le mauvais traitement des intrigues amoureuses, ou même des relations en général. Oona revoit son père pour la première fois depuis des années, et les deux seules choses dont elle lui parle, d’emblée, c’est la démo du groupe de son copain et le Timer !
C’est vraiment dommage, parce que le film est moyen globalement, alors que son concept est tellement intéressant…

Fry3000
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le 5 mars 2016

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Wykydtron IV

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