Bon, cela fera mon deuxième Woody Allen peu apprécié après « Vous allez rencontrer un sombre et bel inconnu »... Cela dit, au vue d'une critique presse très tiède qui a pourtant l'habitude d'encenser Allen pour tout et n'importe quoi, j'avoue que je m'attendais à pire, et que la surprise a en conséquent été plutôt agréable. Enfin, agréable... Disons que le sens des répliques du réalisateur new-yorkais fait parfois mouche, tandis qu'il a eu la bonne idée de mêler les différents sketchs les uns aux autres, évitant ainsi l'effet de répétition. Reste que tout cela sent vraiment le cliché. On se demande même comment l'ami Woody, si fin habituellement, a pu tomber dans des pièges aussi grossiers, certaines histoires s'avérant limite inintéressantes (mention spéciale pour celle avec Roberto Benigni), voire parfois assez ridicules. Après, cela est parfois assumé et il n'est vraiment pas interdit de rire devant certaines idées farfelues d'Allen (on pense évidemment au « ténor » ne chantant bien que sous la douche), mais ces dernières restent des cas isolées, les autres préférant se complaire dans une banalité tantôt agaçante, tantôt lassante. On appréciera néanmoins le propos lui peu conventionnel que l'adultère est souvent salutaire pour un couple (en même temps, qui pourrait résister à Penelope Cruz dans sa sublime robe rouge?), sans doute les scènes les plus « alleniennes » d'une œuvre qui ne l'est manifestement pas assez, du moins pas dans le bon sens du terme. Bref, du bon, du beaucoup moins bon, quelques belles intuitions et de nombreux loupés (comment Jesse Eisenberg peut-il préférer Ellen Page à Greta Gerwig?) : un cru Woody 2012 très mineur, à la limite parfois du théâtre de boulevard...