Petite bébou avec un Daddy complex très prononcé

La saga vidéoludique ayant eu droit à un reboot avec Tomb Raider (2013), il était prévisible qu'une adaptation cinématographique sorte par la suite. D'une part, parce que c'est une saga avec un nom fort, qui est ancré dans la culture pop', donc ça fait vendre. D'autre part, il faut noter que le premier opus de ce reboot (je n'ai pas encore joué à Rise et Shadow à l'heure actuelle) avait un côté très cinématographique, que ce soit dans sa construction où dans son esthétique (comme de plus en plus de jeu vidéo d'ailleurs). Du coup... Bonne idée?

À mon humble avis, oui. Par contre, il faut voir ce que ça donne en pratique. Évidemment, dans le cas d'une adaptation, il faut prendre en compte qu'il n'y a pas la même durée, et que ce n'est pas du tout le même média. Un film est généralement bien plus condensé, ne serait-ce que par sa durée (1h58 contre 10/14h pour le jeu).

Adaptation

Tout d'abord, le personnage de Lara a été bien retranscrit, même si c'est l'archétype même de l'héroïne en phase d'apprentissage : elle est présentée avec ses doutes, ses questionnements, est présentée comme fragile, mais quand même plus badass que n'importe quel autre être humain. Bon... Le jeu avait déjà un scénario prévisible et des personnages très génériques, le fait de bien l'avoir adapté ne rend donc pas le personnage particulièrement fabuleux, on ne va pas se le cacher.

Quelques clins d'oeil au gameplay du premier jeu sont présents, dans la scène du naufrage notamment. Toutefois, suffisamment discrets pour ne pas nous sortir du film, et intégrés dans le film de manière adéquate, selon moi. On peut les remarquer en ayant joué à Tomb Raider 2013, mais ils se pose bien dans les séquences (notamment lors du naufrage).

On y perd beaucoup de personnages, on en accueille de nouveau, c'est normal. Cependant, il est dommage que ceux-ci soient si stéréotypés et pour celui qui reste, Lara exceptée, je trouve son origin story et son envergure bien trop clichée que pour en être intéressant.

Les Clichés

Bon. Si j'ai apprécié le personnage de Lara, elle est tout de même la parfaite image de la pré-adulte qui se lance à l'aventure sur un coup de tête parce qu'elle ne veut pas affronter le deuil, et que "daddy" doit sans doute être là quelque part, après 7 ans de silence radio. Bon.

Elle débarque dans un environnement inhospitalier, face au grand méchant, vraiment très méchant du film. Elle lui donne, par accident, les clés pour avancer dans ses recherches de méchant vraiment très méchant (mais qui a un petit coeur, puisqu'il veut rejoindre sa famille, pas vue depuis 7 ans). Il va, comme toujours, laisser s'échapper maladroitement Lara, parce que oui, avec une cohorte armée, c'est difficile de garder une fille de 20 ans prisonnière, c'est bien connu.

Il ne va pas hésiter à tuer de sang-froid un esclave qui tousse, par contre celui qui permet une à Lara de s'échapper, ça va, on va pas trop le malmener, parce que pourquoi pas.

Le méchant vraiment très méchant est sur l'île sur ordre d'une organisation secrète, avec un objectif un peu flou, mais probablement mystique. Comme dans Arrow, finalement. Ça commence à faire beaucoup là.

La mise en scène est très générique, l'histoire est très générique, les personnages sont particulièrement originaux. Ah, non, ils sont très génériques.

Les Questions

Pourquoi personne n'essaye de quitter l'île? Dans le jeu, c'est impossible car Himiko l'empêche en créant des tempêtes pour tous ceux qui s'en approche, où cherchent à en partir. Cependant, dans le film, ce n'est pas le cas. Aucun véhicule volant n'est jamais passé à proximité en 7 ans, où n'a vu les nombreuses explosions que provoque la bande des méchants vraiment très méchant?

Soit.

Pourquoi une fille de 20 ans avec un arc vise mieux que des mercenaires avec des armes à feu? Si tu es atteint de strabisme, ne fait pas mercenaire.

Bref.

Qui a pu ne pas penser, dès sa première apparition, que le personnage d'Ana n'étaient pas une vilaine méchante avec un mobil caché dans le fait de vouloir que Lara déclare son père décédé?

Hum.

Les petits Plus

La fin. La référence, qui cette fois-ci s'invite avec ses grosses bottes pleine de boue, une alarme retentissante et en hurlant "COUCOU, JE VIENS FAIRE DU FAN SERVICE", présente dans le trailer avec l'achat des deux pistolets par Lara est sympathique. Certes, elle n'est pas subtile (oulalah, vraiment pas), mais je suis un bon client, et le film n'en a pas trop fait, donc on peut l'apprécier, surtout qu'elle apparait justement à la toute fin.

Le mysticisme démystifié. C'est... un parti pris. Je ne suis pas contre du fantastique, mais le côté "tout a une explication rationnelle" ne me dérange pas. Les twists avec Himiko ne sont pas trop mal pensés, moyennement bien amenés, et un peu rushés malheureusement.

Conclusion

Sur l'adaptation, le film est potable, voire même assez respectueux du ton du jeu de 2013. Malheureusement, le jeu en question avait comme faiblesse d'avoir une histoire convenue, des personnages fonction assez clichés (avec quelques exceptions), et d'être prévisible au possible.

Ces défauts ont malheureusement été accentués avec le passage sur grand écran, sans proposer de vraies améliorations. On sent ici un film de commande, bateau, qui ne marquera en rien les spectateurs, puisqu'ils l'ont vu 1000 fois ailleurs, avec de légères nuances comme les saga Benjamin Gates, Momie, etc.

Note personnelle : 5 : Meh. Just meh. Si vous avez 2 heures a tuer, rien d'autre à faire et pas d'idée, pourquoi pas. Mais n'en attendez rien.