Accouchement d'un poulpe

Après son premier film (le formidable Naissance des pieuvres -d'où mon titre extrêmement brillant n'est ce pas ?-), Céline Sciamma passe de l'éveil du désir chez l'adolescent(e), à la recherche de l'identité chez l'enfant.
On reste dans la même thématique (ce qui en plus est d'autant plus vrai si on les regarde dans un spectre raimbow flag) et avec des forces équivalentes.

Céline Sciamma va en effet vite devenir une référence en matière de direction d'acteurs mineurs. Ce premier point est crucial au vue du choix de poster sa caméra à hauteur d'enfant.
C'est par ailleurs un choix cohérent, qui amplifie l'empathie, qui permet du coup de suivre le film avec intérêt, en dramatisant à l'excès des situations qui d'un point de vue adulte seraient plus gérables. Ici l'humiliation enfantine en tant que souvenir vient nous frapper durement et justifie bien des choix des personnages.

Malgré le contexte et le sujet pas toujours évident, la réalisatrice sait rester tout de même dans une certaine légèreté, un certain humour, qui permet au film de passer avec plaisir.
Ce plaisir vient aussi de l'identification : cette histoire est évidemment très particulière. Néanmoins, entre le caractère intemporel et cette peinture si juste de l'enfance, il est difficile de ne pas ressentir cette situation comme quelque chose qu'on aurait pu vivre.

Un grand film et une confirmation pour l'une des réalisatrices à suivre en France.