Touchez pas au grisbi par STEINER
Des gangsters à la papa veulent se refaire après leur dernier casse.Manque de bol tout le monde ne l’entend pas de cette oreille.Sur la base d’un scénario qui sent le déjà vu, Becker, sur un air de fausse nonchalance mais de vrai décontraction, nous livre un joyau impeccablement poli par un cinéaste au sommet de son art.Gabin et consorts, parfaitement à l’aise dans cette histoire d’une limpidité géniale, y déambulent sur un rythme ouaté qui n’est pas sans rappeler l’assurance du travail bien fait de John Wayne dans Rio Bravo, à des années lumières des surabondantes tirades fatiguées et des petites facilitées des "tontons flingueurs" .L’esthétique quasi-clinique de ce « grisbi », avec ses cadrages parfaits et sa photo éclatante de netteté, fait irrémédiablement penser au « yeux sans visage », réalisé quelques années plus tard.Incontestablement une grande date dans l’histoire du polar.