Un acteur recasté à la toute dernière minute (et ça ne se voit même pas, sauf dans une incrustration limite), des reshoots entâchés par une inégalité flagrante de salaire, un projet qui rentre en concurrence directe avec une série sur le même sujet (Trust, par Danny Boyle)… Tout l'argent du monde a beaucoup fait parler pour des raisons extra-artistiques. Tant mieux pour le film, qui narre de manière compétente, mais en s'éparpillant un peu trop un kidnapping qui dégénère dans une famille de privilégiés. Michelle Williams et Mark Wahlberg (miscasté complètement) semblent coincés dans un autre film que Christopher Plummer, véritable oncle Scrooge au centre des scènes les plus glaçantes d'un film profondément misanthrope - et volontiers caricatural. Romain Duris, allez savoir pourquoi, joue un Italien au milieu d'autres acteurs italiens, et leurs scènes sont tout au mieux fonctionnelles.
Dans l'ensemble, Tout l'argent du monde est prenant, net et précis, et la reconstitution est soignée. Mais ça se traîne quand même pas mal, avec des répétitions inutiles et des dialogues parfois vraiment on the nose. Ça change en tout cas des prods de SF bancales que Scott enchaînait dernièrement.