Corrosif, malin, profondément drôle : Tout simplement noir est une réussite en tout point. Dans son format, tout d’abord : le faux documentaire, genre prisé outre-Atlantique et outre-Manche mais peu usité en France, donne au film du duo Zadi-Wax une dimension contemporaine évidente. Il faut dire que le projet ne manque pas de guest-stars : c’est une autre de ses réussites. Chacune d’entre elles ose jouer de sa propre image, la tord, la met à mal, un exercice particulièrement difficile et qui fait mouche dans Tout simplement noir.
Pourquoi ? Car l’acteur-réalisateur du film, Jean-Pascal Zadi, joue lui-même avec sa propre image en incarnant un comédien raté, sorte d’Homer Simpson du combat antiraciste, qui transforme toute opportunité de réussite en échec retentissant. Cette recherche du flou entre la fiction et la réalité et cette recherche exacerbée de l’autodérision rapproche Jean-Pascal Zadi de maîtres de l’humour américain : Larry David, Louis CK… Mais aussi d’Eric Judor avec sa série Platane.
Volontairement naïf, osé et percutant dans son écriture, le film tire sa force de son audace de faire rire avec le sujet particulièrement “casse-gueule” du racisme en France. Pari réussi : en faisant le choix du burlesque, Jean-Pascal Zadi et John Wax vont au-delà des clichés, signe un film plus malin qu’il n’en a l’air et surtout évite les écueils du communautarisme. Intelligent, hilarant et particulièrement vivifiant dans un été morose cinématographiquement, Tout simplement noir est à n’en pas douter la comédie de l’été.