Ce n’est qu’après ”tout le monde” (si j’ose dire) que je me suis enfin décidée à me faire mon opinion sur ce film de Jean-Pascal Zidi, interprété par lui même, un ”acteur, rappeur, réalisateur” royalement inconnu pour moi.
Je n’étais pas pressée, je l’avoue franchement, car ce film ne me tentait pas du tout. J’avais, surtout, une idée préconçue mais la curiosité l’a emporté tout de même sur mes quelques réserves.
Etant donné que j’appréhendais, surtout, les mêmes blagues éculées et à rien qui saurait vraiment me surprendre, quel fut mon étonnement en constatant que je n’avais pas droit à des plaisanteries rebattues depuis des années. En effet, j'ai eu droit à une autodérision bienvenue qui, sous des airs anodins, mettait en exergue bien des révélations sur les prétendues ”communautés”, notamment quelques vérités qui sont assez minoritairement exprimées.
Le grand projet de marche politique, du héros guère futé, qui ne veut voir réservée celle-ci qu’aux hommes noirs va donner des perles au niveau des réactions ”des hommes noirs” (comme des femmes). Il n’hésite pas à donner de sérieux coups de griffe aux milieux militants concernés en montrant qu’entre membres d’une prétendue communauté à la base soudée, ils ne sont pas si solidaires que ça étant donné que chacun revendique sa différence, et y tient.
Comme d’autres l’ont écrit, il traite un sujet plutôt ”casse-gueule” avec une pertinence et une irrévérence jubilatoires.
C’est un film à sketchs où nous avons une flopée d’invités, plus ou moins connus, qui use d’autodérision pour dénoncer tous les clichés habituels. Ils viennent y faire un numéro fort cocasse, certains passages étant inévitablement plus hilarants que d'autres.
Bref, "Tout simplement noir" fut pour moi ce que j'appelle une bonne surprise.