Tout Tout Tout, vous saurez tout sur.... ma mère
Almodovar a un problème avec la virilité. Ses films sont très féminins, et il capte avec beaucoup d’amour cette sensibilité des femmes face à la vie.
Manuela est une femme ordinaire, qui élève seule son fils, son héros, sa bataille, sa vie. Alors forcément quand ce fils chéri meurt presque sous ses yeux, Manuela perd un peu les pédales. Pédro filme la souffrance de la mère avec brio.
Et c’est toujours avec ce savoir-faire qu’il nous mène peu à peu à Barcelone, dans les quartiers sombres, au milieu de la misère, des prostituées, des transexuels, des écorchés de tous genres et de tous bords.
La galerie de portraits de ces déphasés nous tiens en éveil pendant tout le film.
Connaissant l’amour du réalisateur pour les drames familiaux et retournements en tout genre, l’histoire de Rosa n’est pas étonnante: on la sent venir, mais on ne peut s’empêcher de trouver ça beau (de cheval).
Une fois de plus on ne peut qu’être en admiration devant cette façon de rendre les actrices belles, de traiter leurs caractères, souffrances, colères...
A côté de ces femmes fortes, les hommes semblent toujours se débiner: soit en changeant d’apparence, en fuyant, en mourant, ou comme le père de Rosé en perdant la tête.
Tout ça dresse un tableau assez noir quand même, et la référence en forme de fil rouge à la pièce “un tramway nommé désir” semble nous renvoyer à la violence des hommes et à la souffrance des femmes.
Vraiment je ne sais pas comment Almodovar voit les hommes, mais le jour où il a fait ce film, il n’en avait pas une grande estime.
Un beau film, pas forcément mon préféré du sieur Pédro, mais il y a tellement de choses dans son cinéma que c’est injuste d’essayer de le juger à chaud..