"Quand t'es dans le désert" HD
Déjà, j'avais trouvé ça moche sur l'affiche. Ca me faisait penser au Diamant du Nil, et à des tas de films d'aventure, avec un héros en polo qui tient une fille par la main, et derrière, un paysage exotique et un grand méchant.
Ca semblait con, comme affiche, le décor egyptien me paraissait survalorisé par rapport au centre de l'histoire.
Je me trompais.
C'est con, mais ça correspond.
L'Egypte est justement un décor. Les dromadaires et le sable chaud sont en pur carton de studio. C'est une warzone pour de faux.
Ca gêne un peu, le mélange jouet et terrain d'opération réaliste. L'armée U.S est sur représentée dans le film. Aussi présente que les robots. Des figurants gratuits, comme dans les superproduction en costumes chinoises. Mêmes moyens, même but. L'armée U.S est aussi balèze que les robots, elle résiste super bien à leurs attaque, et d'ailleurs j'ai eu du mal à distinguer le point de vue des "prédators", les biens rééls drones de repérage sans pilote de l'aviation américaine, du point de vue d'un robot fictif (similarité de vue jamais explorée dans le scénario, on est pas chez MacTiernan).
Pour Hollywood, c'est normal que les marines se baladent n'importe où au moyen-orient. Avant ils étaient dans la jungle vietnamienne. Bientôt, ils feront du ski. Il s'agit de sauver le monde des aliens, alors, le pays où on se bagarre, c'est un fond d'écran, le tout c'est d'avoir les uniformes qui vont avec. Le pentagone voit le monde de cette manière.
Et puis il y a ce grain de film très haute définition, qu'il y a déjà dans Black Hawk Down, et dans tous les clips de recrutement pour toutes les armées... Ce grain met extraordinairement bien en valeur les équipement guerriers, tout est si précis".
On est plus dans le "désert du réel" de Baudrillard, mais dans le Désert HD.
C'est bien de la propagande militariste, et ça fait pas d'effort pour s'en cacher. Comme on a payé pour le voir, que c'est pas le premier à faire ça, on devrait n'en avoir rien à foutre. Et donc... donner son assentiment à ce contenu.
Mais si qui ne dit mot consent au plaisir passif, qui ajouterait "mais non t'es parano c'est pas la peine de se prendre la tête" va devoir se faire carrément tout le régiment.
Autrement dit, refuser d'aller voir le film à cause de ça, c'est un droit démocratique, puisque la démocratie c'est "cause toujours". Aller le voir et avoir un avic, c'est aussi "cause toujours, mais avec panache".
Et le panache, c'est français, c'est bon, mangez-en.
Autre remarque : il y a des morts dans le blockbuster de l'été.
C'est des morts de la faute des méchants. Mais on voit des cadavres (pas beaucoup, d'accord).
C'est curieux, ça. De Terminator II, où la machine de guerre ultime obéit à la directive infantile "faut pas tuer les gens même s'ils nous attaquent" jusqu'à Spielberg qui en rééditant E.T remplace numériquement les flingues du FBI par des talkie-walkies, il y a eu 20 bonnes années d'hypocrisie sur la violence des blockbusters... Je ne sais pas trop pourquoi on est en train de passer ce stade.
Peut-être que perdre une guerre, ça vous ramène au plancher des vaches plus vite que le magicien d'Oz ?
Enfin, une des multiples incohérences scénaristiques : pendant tout le film, on voit un Decepticon phagocyter un satellite de l'armée, donner les infos secrètes et émettre l'ultimatum alien à toute la planète. Et à la fin... on l'oublie. On en reparle plus (préviens moi si j'ai raté un truc du générique). Donc en théorie, le méchant robot est toujours en train d'émettre la propagande ennemie.
C'est exactement ce que je disais sur le fond, d'ailleurs.
(va pas croire que je fais mon malin pour cacher ma honte de consommer. Les armes, les robots qui se tapent dessus, les effets spéciaux qui bouffent le budget scénario, les filles puputes qui se déhanchent mêmequand elle marchent pas, c'est hawsome, ça sent le fanta jusque dans le coeur des pop-corns.
Je n'ai aucune honte à y aller. Siestacorta sin verguenza. Je cause quand même.
Appelle ça réfléchir ou radoter : je peux pas m'en empêcher, voilà tout. Je déteste qu'on crache dans la soupe sans avouer qu'on a bien aimé la boire, dont acte)