Transformers - L'Âge de l'extinction par Danahan
6 c'est une note élevée pour une franchise peu appréciée par la critique et par beaucoup de gens (pas la majorité, vu le nombre d'entrée qu'elle fait...). Seulement voila, ce film est un pur divertissement et ne cherche pas à revendiquer autre chose que cela (à peine un petit côté dramatique, histoire d'avoir un soupçon de fond). Et dans ce domaine là, on peut dire qu'il assure. On ne s'ennuie pas, on en prend plein la gueule, on s'amuse...
Il remplit son contrat, donc c'est un bon film.
Bien entendu, en tant qu'objet cinématographique, le film possède de nombreux défauts.
L'un des plus évidents est la surenchère des acteurs et le manque de naturel. Heureusement c'est ponctuel, mais bien trop récurrent. Seul Marky Mark s'en sort sans problème. La faute - en grande partie - à des dialogues pas très fins.
D'un point de vu mise en scène, on trouve plusieurs points noirs. A commencer par la profusion de ralentis. C'est utile pour comprendre l'action plus facilement ou pour augmenter la tension, mais ici M.Bay en use et en abuse. Pourtant la majorité des scènes d'actions où il n'y a pas de ralenti sont très lisibles. Dans le même genre, on retrouve tout un tas de plan quasi fixes avec un/plusieurs personnage qui prend la pose. Ok c'est stylé, mais de la même manière que pour les ralentis, au bout du 10ème plan de ce genre, on s'en lasse et cela devient totalement ridicule. Ajoutons à cela le placement de marketing le moins subtil que j'ai pu voir dans un film.
En dehors de ces défauts, la mise en scène est très efficace et marche très bien. Pour un réalisateur très décrié, M.Bay s'en sort honorablement.
L'aspect visuel est évidemment le point positif du film, avec une animation des transformers de plus en plus fluide et un rendu réaliste à couper le souffle. En outre, c'est coloré et vif à souhait (un peu comme le dernier Spiderman). On est dans un pur trip visuel, à mi chemin entre un jeu vidéo, un dessin animé et une BD. Les transformers sont tous plus classes que les autres et on à le droit à plusieurs plans très badass. Les Dinobots notamment sont kitch et ridicules, mais aussi tellement kiffant. Quand on voit Optimus Prime sur un T Rex, l'adulte en nous cri à l'excès, mais l'enfant lui, jubile.
Malheureusement, toujours cette surenchère d'explosions inutiles. Ca pète dans tout les sens et c'est trop. De même avec cette volonté de faire des beaux plans tout le temps. On se retrouve avec des images inondées de lumière orangée, ultra clichés, à de nombreuses reprises.
Autre petit détail visuel : le maquillage de Tessa, tout simplement horrible (elle a la peau orange...).
Ce qui me fait penser à l'utilisation des musiques que je trouve peu appropriées dans l'ensemble. Je pense notamment à tous ces moments où une chanson démarre lorsque on regarde la famille de Marky Mark dans son ranch.
Enfin, le scénario, clairement le gros point faible. Si le spectacle est au rendez vous, on ne peut pas dire que la trame soit très intéressante. De manière globale l'histoire tient debout (heureusement !), mais si on gratte un tout petit peu, les incohérences ne tardent pas à montrer le bout de leur nez (rédemption du méchant en un claquement de doigt, comportement du père à la limite de l'absurde...). En outre les personnages et leurs interactions sont ultra stéréotypés. Le cliché plus qu'éculé du père célibataire qui empêche son adolescente de fille de vivre et se rend compte qu'elle sort avec un mec dans son dos (avant bien entendu que les deux ne se rendent compte de leurs erreurs respectives) est ici, au final, assez ridicule en plus de ne pas apporter grand chose d'intéressant.
Bref, clairement un objet de consommation, mais qui s'assume (pas totalement) comme tel, un bon gros kiff d'enfant adulte, qui ne restera pas dans les annales mais qui vous fera passer un bon moment.
