Tout le monde ou presque aujourd'hui connaît la série des films Transformers de Michael Bay, magnifiques prétextes pour des explosions à chaque moment sur un scénario au format timbre poste. Je le savais aussi mais je ne m'étais jamais donné la peine de le vérifier par moi même. Et comme il n'y a guère meilleure occasion qu'un samedi d'été avec une carte d'abonnement pour le faire, j'ai décidé de tenter l'expérience.

Il y a deux choses que j'ai assez rapidement comprises dans ce très long film. D'une part que la réputation de légèreté du scénario n'était pas usurpée. Parce que la géologue à la recherche de Transformium qui semblait pouvoir occuper une place importante à sa toute première apparition se révèle en vérité n'être d'absolument aucun intérêt. Mais dans un genre de blockbuster où tout réside avant tout dans la surenchère visuelle et dans l'action à tout prix, ce n'est guère surprenant.
Et c'est lorsque j'ai vu la scène où une voiture de rallye d'un bond dans les airs assommait d'un coup de pneu un agent des black-ops de la CIA que j'ai réalisé comment était préparé le scénario des Transformers. Si vous souhaitez écrire le scénario du prochain film de la série, il vous faut un jeune garçon âgé de six à huit ans auquel vous donnerez tous les jouets de la série en plus des siens. Regardez le s'inventer un monde, notez les meilleures scènes, transmettez le tout à un scénariste hollywoodien pas très fin et saupoudrez d'explosions. Voilà ! Après cette scène où je me suis revu gamin faisant la même chose, je n'ai plus espéré la moindre consistance du scénario. Parce que finalement, Transformers, c'est avant tout la réalisation des rêves d'un grand gamin sur grand écran.

Une fois le scénario appréhendé, j'ai eu beaucoup plus de mal avec le reste. L'univers n'est qu'un énorme cliché, du CEO mégalo-maniaque sur un fond de Steve Jobs et d'Apple au pauvre mais génial ingénieur tout en muscle sorti du Texas profond pour défendre sa famille, aussi à l'aise avec une libellule drone qu'un fusil-épée alien en passant par la fille adolescente pimbêche qui a oublié son cerveau une fois l'action arrivée et le vilain méchant pas beau de la CIA qui décide que son loyal patriotisme des 25 dernières années mérite enfin quelques milliards. Du coup, je m'attendais à un peu plus de présence de la part des autobots. Mais même Optimus Prime n'a guère de consistance… Alors je n'ai peut être pas choisi le meilleur opus de la série pour la découvrir mais j'ai été réellement déçu par le plus important de tous les Transformers…

Je ne parlerais pas du jeu d'acteur puisque ce dernier a décidé de ne pas participer au film, ni de la musique qui s'est largement perdue sous les explosions et mon mal de crâne causé par la 3D alors deux mots à propos de la technique. Deux heures quarante de tourbillons, d'explosions et d'action sans répit, c'est beaucoup pour un seul spectateur je trouve. Surtout lorsque la 3D et les lens-flare très clichés eux-aussi — je ne vous parlerai pas de la fille du héros et de son chéri s'embrassant de telle façon que leurs lèvres s'unissent pile dans l'alignement du soleil couchant — ne permettent jamais aux yeux de se reposer. Il y a toujours quelque chose en mouvement à regarder, toujours à un endroit différent de l'écran et toujours éblouissant à un moment ou un autre. Si la 3D ne vous fait pas toujours le meilleur effet, évitez ce film si vous ne pouvez le voir dans sa version "numérique".
Ne reste donc que les robots finalement pas mal animés qui pourront réellement satisfaire. Dommage cependant qu'il faille autant de temps pour voir arriver la grand bataille avec le vaisseau spatial au dessus de Hong-Kong et les robots dinosaures que nous vendaient les bandes-annonces.

Au final, tout ce que je retiendrai de ce film Transformers : L'Âge de l'Extinction, c'est la nausée qui m'a frappé en le regardant. Tout le reste est finalement très accessoires que ce soit la réalisation ou l'univers Transformers guère attrayant dans cet opus. Cela dit, je reste persuadé que les entrées en salle et les placements de produits très fréquents dans le film permettront aux investisseurs d'amortir leurs frais.
KMP
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le 27 juil. 2014

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KMP

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