J'avoue que même si je n'ai pas détesté, loin de là, j'ai quand même été un peu déçue par ce nouveau Desplechin. Encore une fois, les louanges ont été tellement unanimes, y compris par les gens de ma famille, que je me suis dit : "tiens voilà le chef d 'oeuvre de l'année !".
Il est vrai que l'intérêt du film résulte en grande partie de ses trois parties, consacrées à trois âges de la vie du héros, Paul Dédalus. C'est effectivement toujours intéressant de voir l'évolution d'un personnage, à travers le déroulement de sa vie.


J'avoue que j'ai beaucoup aimé le jeune acteur, Quentin Dolmaire qui joue Paul Dédalus adolescent, mais par contre, je n'ai pas été saisie ni émue une seule fois par le jeu de la jeune actrice, Lou Roy-Collinet, qui joue Esther. Elle m'a fait ni chaud ni froid, dans ses attitudes boudeuses et nonchalantes. Le grand Amour qu'éprouve pour elle Paul Dédalus demeure pour moi incompréhensible. Par contre, les rôles des amis, du cousin, toute cette ambiance des années 70 sont intéressants.


De plus, j'ai trouvé que la partie sur l'enfance est trop elliptique, voire bâclée. On ne comprend pas notamment le désespoir de la mère, pourquoi elle se suicide. Vous me direz que ce n'est pas le sujet du film, centré sur Paul, mais quand même, cela aurait aidé à comprendre pourquoi Paul a évolué comme ça, quelle est l'origine de ses fractures.


L'âge mûr est plus travaillé et on retrouve avec joie notre Amalric préféré, celui que j'ai tant aimé dans l'autre Desplechin qui est en fait une suite de celui-ci, "Comment je me suis disputé". Sa nostalgie, ses regrets sont touchants.


En conclusion, je suis mitigée sur ce film ce qui explique ma note moyenne, mais je conseille néanmoins d'aller le voir pour se faire sa propre idée sur cet épisode de ce cinéaste de talent qu'est Desplechin.

Créée

le 15 juin 2015

Critique lue 238 fois

1 j'aime

Critique lue 238 fois

1

D'autres avis sur Trois souvenirs de ma jeunesse

Trois souvenirs de ma jeunesse
Velvetman
9

L'érudition de l'amour

L’amour est un vieux serpent de mer. Le temps passe, l’identité se dilate, les souvenirs s’égarent et s’éparpillent entre la routine inhérente d’un Roubaix lassant et le romanesque idéalisé d’une vie...

le 13 oct. 2015

76 j'aime

4

Trois souvenirs de ma jeunesse
B-Lyndon
8

Esther. (des vies possibles)

Lors de la première vision du film, et comme devant tous les Desplechin, j'en suis ressorti ému, très heureux. C'est l'effet que me font ses films : leur complexité, leur densité, leur énergie aussi,...

le 22 mai 2015

30 j'aime

11

Trois souvenirs de ma jeunesse
FredEric4
3

De l'art de se toucher la nouille

OMG que ce film est détestable. Que ce soit les choix de réalisation (l'effet rétro de l'annonce des parties, les "split screens" et les effets "scope", la troisième partie qui occupe à elle seule...

le 28 mai 2015

26 j'aime

7

Du même critique

Antoinette dans les Cévennes
Elsa_la_Cinéphile
7

Clin d'œil à Rohmer ?

J'ai trouvé ce film très frais, et pas du tout surjoué. Laure Calamy y est formidable. Elle irradie tout de son sourire et de son naturel. Ses larmes et ses moments de désespoir sont émouvants. Elle...

le 20 sept. 2020

29 j'aime

22

37°2 le matin
Elsa_la_Cinéphile
7

Mi fugue mi raison

Et oui, il aura fallu que le réalisateur disparaisse et qu'Arte passe en hommage ce film jugé culte par beaucoup de personnes, pour que je le découvre enfin. Mon avis est mitigé. J'hésite entre une...

le 22 janv. 2022

25 j'aime

15

Fatima
Elsa_la_Cinéphile
9

Une mère-courage au grand jour

Philippe Faucon sait comme personne filmer les personnages féminins issus de l'immigration maghrébine, des quartiers populaires. Peut-être parce qu'il est fils et mari de femmes algériennes et qu'il...

le 23 oct. 2015

24 j'aime

18