J'avoue que même si je n'ai pas détesté, loin de là, j'ai quand même été un peu déçue par ce nouveau Desplechin. Encore une fois, les louanges ont été tellement unanimes, y compris par les gens de ma famille, que je me suis dit : "tiens voilà le chef d 'oeuvre de l'année !".
Il est vrai que l'intérêt du film résulte en grande partie de ses trois parties, consacrées à trois âges de la vie du héros, Paul Dédalus. C'est effectivement toujours intéressant de voir l'évolution d'un personnage, à travers le déroulement de sa vie.
J'avoue que j'ai beaucoup aimé le jeune acteur, Quentin Dolmaire qui joue Paul Dédalus adolescent, mais par contre, je n'ai pas été saisie ni émue une seule fois par le jeu de la jeune actrice, Lou Roy-Collinet, qui joue Esther. Elle m'a fait ni chaud ni froid, dans ses attitudes boudeuses et nonchalantes. Le grand Amour qu'éprouve pour elle Paul Dédalus demeure pour moi incompréhensible. Par contre, les rôles des amis, du cousin, toute cette ambiance des années 70 sont intéressants.
De plus, j'ai trouvé que la partie sur l'enfance est trop elliptique, voire bâclée. On ne comprend pas notamment le désespoir de la mère, pourquoi elle se suicide. Vous me direz que ce n'est pas le sujet du film, centré sur Paul, mais quand même, cela aurait aidé à comprendre pourquoi Paul a évolué comme ça, quelle est l'origine de ses fractures.
L'âge mûr est plus travaillé et on retrouve avec joie notre Amalric préféré, celui que j'ai tant aimé dans l'autre Desplechin qui est en fait une suite de celui-ci, "Comment je me suis disputé". Sa nostalgie, ses regrets sont touchants.
En conclusion, je suis mitigée sur ce film ce qui explique ma note moyenne, mais je conseille néanmoins d'aller le voir pour se faire sa propre idée sur cet épisode de ce cinéaste de talent qu'est Desplechin.