Tron - L'Héritage par François Voron
Legacy est la suite de Tron, sorti en 1982, film qui n'avait à l'époque pas connu un énorme succès mais qui a su par la suite fédérer une importante base de fans par ses côtés ultra-geeks. Il n'en fallait pas moins à Disney pour décider de sortir une séquelle, près de vingt ans après.
Le pitch est ultra-séduisant, pour les geeks que nous sommes : Kevin Flynn, concepteur en jeux vidéo, est parvenu à mettre un point un système capable de transporter un être humain dans un système informatique, Tron.
Seulement voilà, celui-ci va y rester coincé et ce n'est que vingt après que son fils, Sam, persuadé d'avoir été abandonné, va découvrir le bureau de son père et se transférer par hasard, à son tour, dans Tron.
Pouf. Ça tient en quatre lignes, mais c'est suffisant pour nous intriguer.
La première chose qui frappe dans Tron, c'est l'esthétique toute particulière de son monde virtuel : bicolore, brillant, sombre et à la fois lumineux ; un vrai plaisir pour les yeux des fans de science-fiction, car le film laisse entrevoir un monde futuriste à la perfection bien électronique. Je n'ai pas eu la chance de le voir en 3D relief, mais cela doit être dans ce cas encore plus impressionnant.
Un plaisir pour les yeux, mais aussi pour les oreilles, la bande originale étant signée par le groupe Daft Punk, les rois de la musique électronique. Une pure réussite qui colle parfaitement à l'ambiance du film. On retiendra notamment le tube Derezzed, ainsi que End Of Line.
Une grande claque d'un point de vue esthétique donc, mais qu'en est-il du film en lui-même ? Et bien... Disons-le clairement, et de manière un peu crue, on se fait un peu chier. On ne retiendra principalement que deux scènes, le tournoi de Disc Wars suivi de la course de lumicycles qui joue le rôle d'introduction dans le monde de Tron, ainsi que celle du club, qui m'a rappelé une mission du jeu Mass Effect 2, avec un Michael Sheen déjanté et british à souhait comme proprio un peu taré. Citons aussi James Frain, idéal dans le vizir lèche-bottes (on se souvient qu'il a interprété avec un grand talent Thomas Cromwell dans la série « Les Tudors »).
A part ça, le reste est convenu : scènes de retrouvailles, de doutes, de changements d'avis, de larmes, de sacrifices, de trahisons, d'actions désespérées ; bref ça manque carrément de fraîcheur, et ne fait que mettre en avant un des gros point faible de ce Tron : le manque de profondeur de son univers. Le potentiel est là : un monde virtuel peuplé de programmes informatiques dirigé par un autre programme autonome ayant vaincu le « concepteur ». Mais tout ça est sous-exploité au profit d'un scénar' trop vu et revu. On regrette les développements annexes qu'on peut trouver dans des Star Wars, Seigneur des Anneaux et classiques du genre.
Pour finir, je dirais que « Tron : Legacy » est un film à voir pour tout geek qui se respecte, l'univers dépeint tapant en plein dans le mil dans sa culture. Seulement voilà, le geek n'est pas un « easy listener », et il aura bien du mal à y voir une référence absolue, l'histoire étant bien trop classique ; pour ne pas dire ringarde. Il lui laissera toutefois une place dans sa vidéothèque, assurément.