Asato, six ans, vit des jours heureux avec ses parents aimants. Quand un jour, une voix frêle au téléphone leur réclame : « Je veux que vous me rendiez mon enfant ».
Il y a les sonneries glaçantes de ces appels anonymes. Cette fille inquiétante dont on ne filme pas le visage et qui tente le chantage. Les policiers à la porte, puis deux petites frappes menaçantes. Naomi Kawase s’essaierait-elle au thriller ? Une fausse piste qui aurait mérité d’être davantage exploitée ou simplement abandonnée. S’il crée une tension, ce suspens artificiel déroute également son histoire.
Car le propos est ailleurs. Le désir d’enfant et l’incapacité d’en avoir ou de l’élever. L’approche parfois documentaire aborde l’adoption et le lien maternel. La pression sociétale quant à l’infertilité et le silence de la mère adolescente. Une voix hors-champ, celle du personnage, voire de la réalisatrice, pose des questions aux témoins de passage. Peut-on oublier le fils qu’on a laissé ? Est-il possible d’aimer celui d’une autre comme le sien ? Sujet délicat qui se diffuse dans les vagues, les nuages et les fleurs de cerisier que la Japonaise aime tant contempler. Le vent se lève sur le pays du Soleil-levant. Une brise légère, mais pas le tsunami émotionnel espéré.
(6.5/10)
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