Tu seras mon fils par NicolasGrosZehe
L'attachement père/fils est-il inévitable du fait des liens héréditaires ou bien le sang n'est-il souvent qu'un prétexte, un mensonge perpétué depuis des années pour fortifier les familles en leur sein ? Comment en vient-on à détester un être que l'on a vu grandir, que l'on a nourri que l'on a espéré et qui à présent est pour nous, une peste s'épanchant? .. Réalisation propre, acteurs parfaits, personnages attachants, puissants, prenant rapidement de l'envergure, intrigue qui tient la route, sans trop en faire avec un dénouement maitrisé et non-outrancier 'Tu seras mon fils' est un film français de bonne facture, ficelé et maitrisé avec brio et intelligence nonobstant une petite baisse de régime après la première heure ; rien de bien grave.. La relation père/fils est parfaitement exploitée jusque dans ses tréfonds les plus noirs ; un père méchant, cruel, semble-t-il dépourvu d'amour pour son fils et un fils justement, sensible, faible et espérant encore de son père une possible rémission, un avenir nouveau. Chaque scène apporte une intensité dramatique supérieure et renforce le malaise présent entre les deux principaux protagonistes. Sans exubérance ou excentricités, le long métrage monte en puissance, renforce ses bases et projette le spectateur dans un jeu d'amour/haine stupéfiant et parfois extrêmement glacial. La plongée dans le monde viticole apporte un plus, une touche d'originalité et de 'chauvinisme'' qui n'est pas dépréciative. Ainsi, 'Tu seras mon fils' était vivement attendu et il ne déçoit pas, il n'étonne pas non plus mais est à la hauteur des attentes. C'est bien écrit, bien joué, bien tourné, bien imaginé, bien amené, bien bouclé en somme et ça se porte donc comme un de ses films 'propres' 'construits' et 'achevés' que le cinéma français fut capable de produire dans ses plus grandes heures. A voir et mention spécial pour Lorant Deutsch et Niels Arestrup.