Ca fait longtemps qu'il traine dans ma collec ce Turkish Bruce Lee, et ça fait longtemps qu'il me faisait vraiment peur. Et pourtant, ce n'est pas le courage qu'il me manque quand il faut regarder de sombres bouses bien bis voire carrément Z (si si, souvenez vous, le dossier Bach Films...), mais là un fake Bruce Lee made in Turquie, je doutais vraiment de ma santé mentale après visionnage, surtout après un Turskish Star Wars qui m'a fait perdre le peu de neurones qu'il me restait. Mais il le fallait ! Prenant mon courage à deux mains, préparé mentalement et physiquement, je me lançais dans 1h15 d'aventure Turkish Bruce Lee.

Image coupée très abimée, aucun sous-titre, toutes les conditions étaient réunies pour passer un bon moment. Alors objectivement, Turkish Bruce Lee est une bouse infâme. Il n'y a franchement pas grand-chose à sauver de ce film. Tout ou presque est foireux, kitch, des acteurs en passant par la bande son ou encore le montage. Mais si on prend le film en tant que bon gros nanar comme les turcs savent bien les faire, alors là on a du lourd, mais du très lourd !
Festival moustaches et brushing années 80, méchants en pantalons moule-burnes en lycra bleu pétard, on nage en plein mauvais goût. Le charisme de certains acteurs est tellement proche du niveau zéro que ça en devient risible, surtout notre héros moustachu (désolé mais le nom... vous le reconnaitrez dans les images) et son facies mono-expressif qui a l'air d'être en pleine dépression (ou de se demander ce qu'il peut foutre dans le film). La palme revient quand même à certains méchants, cabotinant à mort pour certains (le géant chauve), dont certains donnent l'impression d'avoir été recruté sur place, lors du tournage, et qui arrivent même à perdre son pantalon en plein combat, laissant entrevoir son slip kangourou, voire limite le haut des fesses, du grand art ! Et je ne vous parle même pas des figurants qui se marrent alors que la caméra passe devant eux ou qui, lors des combats, ont l'air de pas savoir quoi faire, restent derrière à gesticuler, ou même prennent leur temps à se jeter dans le vide après un coup de pied retourné dans la tête. Oui, parce que c'est haut la chute, et ça fait peur !

Mais si ce n'était que ça... Ces turcs ne respectaient décidément rien dans les années 80. Vas-y que je te ressors des samples de BO des vrais films de Bruce Lee, que je te les colle 10 fois d'affilé... que au passage j'y rajoute le thème principal de Indiana Jones (allez savoir pourquoi...). Alors quand on nous sort une musique bien horrible sur un plan qui l'est tout autant où on voit les trois héros au bord de la mer, bien droit, le tout sur fond de coucher de soleil aux couleurs atroces, c'est juste à mourir de rire. Le tout se voit affublé bien entendu de bruitages qui repoussent les limites du supportable, comme si tous les coups des combats étaient donné dans des gros oreillers... Enfin, c'est difficile à décrire mais ça ne ressemble à rien.
Les combats, parlons en justement parce que ça castagne sec ! Imaginez des combats HK bien accélérés comme on en faisait beaucoup en fin des années 70 / 80. Et bien, vous multipliez la vitesse par deux, voire trois, et vous obtenez Turkish Bruce Lee. On a franchement l'impression que le monteur s'est endormi sur la touche avance rapide tellement c'est abusé. Et c'est fort dommage car même si certains ne cassent pas trois pattes à un canard, d'autres auraient été finalement pas si mal. Bon, c'est certains, les innombrables tatanes que balancent notre faux Bruce Lee (oui, très faux même, avec de beaux yeux bleus / verts) et l'autre moustachu passent souvent à 10km des adversaires et sont montés à la hache, mais force est de constater que martialement parlant, ils ont un beau jeu de jambes et leurs mouvements et enchaînement tiennent la route.

Vous l'aurez compris, Turkish Bruce Lee, c'est vraiment du grand n'importe quoi... Kitch, ridicule, c'est le film parfait lors d'une soirée nanar entre potes pour se marrer comme des baleines. Même s'il est moins « fou » qu'un Turkish Star Wars, il n'en demeure pas moins une pièce maitresse du cinéma d'exploitation turc des années 80 à ranger aux côtés de ce dernier ou encore des « fabuleux » (et le mot est faible) Turkish Rambo ou Turkish E.T. Ca ne vaut pas un clou, mais qu'est-ce que c'est fun !

Note : 2/10
Note nanar : 8/10
cherycok
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le 22 nov. 2011

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