Une odyssée homérique kitschissime

Expatrié en Europe entre 1953 et 54, Kirk Douglas tourne en Italie cette fresque adaptée d' Homère avec les bons moyens que pouvait offrir Cinecitta à cette époque, où beaucoup de stars hollywoodiennes tournaient des péplums ou des films historiques, à l'instar d'Anthony Quinn qui sera un Attila rageur dans Attila, fléau de Dieu, et que l'on retrouve ici dans le rôle du méchant face à Douglas. Le film fut critiqué par des intellectuels ayant perdu le sens du rêve et qui ne comprenaient pas que son but n'était pas d'offrir une Grèce purement réaliste mais un bon film populaire distrayant. Moi je le trouve pas si mal que ça ce péplum mythologique où l'on peut voir une imagerie qui enchante, comme le chant des sirènes, le cyclope Polyphème, les charmes de Circé ou le massacre des prétendants... l'épopée d'Ulysse se prêtant parfaitement par sa richesse à une évocation cinématographique. Le défaut du film est d'avoir engagé plusieurs scénaristes qui ont écrit chacun dans leur coin les épisodes multiples de cette aventure, si bien qu'on a la nette impression d'assister à une succession de séquences sans trop de lien entre elles. Mais ce n'est pas bien grave, on peut saluer la bonne volonté et l'ambition des 2 producteurs Dino de Laurentiis et Carlo Ponti qui ont permis au réalisateur d'offrir un joli livre d'images au charme très kitsch.