Melville faisait des films noirs, son dernier film est un film gris. Rien ne surgit dans Un Flic, tout est monochrome, tout est sur une même tonalité, une même couleur terne et délavée. C’est la grisaille nostalgique et désenchantée d’un monde qui change. Il règne une profonde mélancolie et tristesse dans ce dernier film. Les paysages, les flics, les gangsters, tout est sur un même plan et forme une unité. Il n’y a plus de blanc ou de noir, les contrastes sont réduits à rien. Il n’y a que des hommes, avec leurs défauts et leurs qualités, des hommes ancrés dans un paysage sur lequel ils déteignent et vice-versa. Le film est quand même ponctué de deux superbes séquences : le braquage qui ouvre le film, et la séquence du train. J’ai trouvé ça très beau