Un homme d'exception par tobor
Le titre original est carrément choquant: "A beautiful mind" = "Un bel esprit" !!! Quand on pense que l'équation de John Nash fait l'éloge de la tricherie et de l'arnaque, vis-à-vis de ses alliés comme de ses ennemis!
Il y a un temps déjà, je m'étais intéressé à l'influence de "la théorie des jeux" de J.N sur notre société, sur les 3 plans où elle a été appliquée: militaire, puis économique et ensuite social. À vrai dire, je m'attendais à être un cran plus déçu par "le film" que je ne le fût! Je ne l'ai pas trouvé "trop pire", y voyant même parfois une certaine pertinence improbable.
Durant les 3 premiers quarts, l'oscillation entre les activités secrètes et le délire paranoïaque du héros apparaît plutôt bien traitée mais prend en réalité un grand élan pour se casser la gueule en cédant à la mièvrerie de la biographie officielle et pompeusement respectueuse. On comprend finalement que ce film est une grande flaque molle, un mot d'excuse pour l'absence de J.N dans sa propre vie.
Si l'accent est mis sur l'exploitation de son équation dans la finance et les affaires dès la fin de la guerre froide, on a bien passé sous silence les applications vouées à plonger tout-un-chacun dans le climat du "jeu non-coopératif" au moyen de divers outil de PNL que sont les médias, la culture et l'enseignement.
Mais le film se contente de laver plus blanc ce théoricien repenti de la fourberie, en collant sur le dos de sa psychose de longues années de délires et traitements, en se gardant bien d'y positionner sa fameuse équation: l'œuvre d'un psychopathe qui a séduit et continue de séduire d'autres psychopathes!
Cet homme qui fût soumis aux électrochocs, infantilisé et médicamenté en savait peut-être vraiment trop?
Ce n'est sûrement pas grâce à cette version en forme de romance qu'il y aura moyen d'asseoir la réalité historique...