« Death Wish » est, dans sa première moitié, l’un des plus beaux films de propagande jamais produit ; propagande pour la détention d’armes et pour la justice citoyenne, si vous n’aviez pas compris (au point qu’on pourrait soupçonner l’ATF de l’avoir subventionné).


Sans pour autant adhérer aux idées globalement répandues aux USA défendant l’usage d’armes à feu dans un souci de légitime défense, difficile d’ignorer la virtuosité de Mickael Winner pour ancrer un peu plus cette idée dans le crâne des derniers récalcitrants.
Le virage de Bronson vers la violence est en effet tellement bien amené, millimétré et justifié, presque didactique, que le film vaut rien que pour ça le coup d’œil : agression d’une rare violence et d’une humiliation infecte dans l’appartement, (re)découverte d’abord désintéressée des armes à feu, discours justificateur du détenteur d’armes, causerie de Bronson sur l’histoire des pionniers américains, plaisir manifeste devant son premier agresseur en déroute, arguments des pacifistes tournés en ridicule (son beau-fils qui prône la fuite, le passé d’objecteur de conscience de Bronson ringardisé, y compris par la police.)


La seconde partie perd en revanche en intérêt. A part les témoignages des citoyens de New-York prônant à leur tour l’auto-défense, voire le pugilat, une fois de plus parfaitement construits dans leur volonté propagandiste, le film pêche en raison de l’enquête totalement insipide.


Sinon, avoir embauché un gars tout sec et carré pour incarner la fatalité face aux violences urbaines (faut voir comme il baisse la tête après s’être fait bousculer par deux gringalets) est un peu ridicule.


Pas un grand film mais une manifestation éclatante de savoir-faire.

bast2002
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le 13 oct. 2016

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