Pascal Chaumeil réembraye avec Romain Duris après l'Arnacoeur. Si le rôle est différent on retrouve tout de même une manière de se comporter dans le personnage qui avait tant plu dans le précédent film. Pourtant Un Petit Boulot ne réussit pas son ambition humoristique jusqu'au bout. Si on est d'emblée charmé par ce côté loser que Duris affiche pour réussir sa vie dans un improbable boulot, le scénario reste loin de l'humour noir. Michel Blanc qui s’attelle à la tache de l'adaptation aurait pu plus lâcher la bride.
Le décor planté d'une ville du nord avec sa misère due aux fermetures d'usines amène un contexte social lourd quand la morale de tuer ne se pose pas assez. Quitte à choisir la légèreté, autant le faire pleinement en assumant la galerie de personnages fantasques jusqu'au bout (un peu à la manière d'un Guy Ritchie). Pour autant on ne s’ennuie pas et même si on déplore l'absence d'humour noir, on rit du comique de situation. Le scénario reste très léger, avec une fin penchant sur un happy end tendancieux aux vues du sujet du film ; au fond Un Petit Boulot doit beaucoup à ses acteurs.