Ne nous mentons pas, ce film n’est pas la révélation de l’année, sauf peut être pour Clovis Cornillac qui signe sa première réalisation et a dû découvrir pas mal de choses à cette occasion.


Par contre c’est un gentil petit divertissement sans prétention, une fabulette sur une rencontre atypique.
Les deux protagonistes sont asociaux à leur manière, un peu coincés dans leurs passions respectives, un peu handicapés de plein de choses, et quelque part même si le trait est forcé, on en vient à se retrouver un peu dans leurs solitudes.
Le rapprochement attendu arrive assez vite, l’originalité venant de la relation qui est comme nos cartes bleues: sans contact.


A l’heure d’internet, ça ne nous surprend pas totalement de pouvoir tisser des liens avec quelqu’un qu’on ne connait pas, ça semble moins improbable qu’il y a quelques années.
Ce qui est vraiment très particulier, c’est que les deux personnages sont tellement proches l’un de l’autre qu’il en faudrait bien peu pour faire tomber l’ultime barrière qui les sépare et les laisse un peu plus longtemps dans leurs cocons respectifs.


Quelque part ce confort du “j’imagine ce que je veux” et surtout “je ne montre de moi que ce que je veux”, c’est ce que le film retranscrit bien, et c’est ce moment qui est le plus intéressant..


Mais le film s’englue dans la lourdeur en nous assenant de grandes tirades du genre “on comprend mieux l’autre quand on n’est pas perturbé par le regard”. Franchement c’était pas la peine de donner l’explication de texte, surtout pour un propos aussi terre à terre…. En voulant ajouter de la poésie sur ce qui commençait à avoir du charme ça a eu l’effet inverse, comme quoi + par + ça peut aussi faire moins (ouai les maths et moi ça a toujours fait 2).


N’empêche que cette petite histoire donne de sympathiques situations, comme par exemple quand la fille cherche désespérément à identifier son voisin dans chaque homme qu’elle croise dans la rue, montrant qu’il pourrait être n’importe qui.


Evidemment la fin est prévisible et pas vraiment trépidante, il n’empêche qu’il faut reconnaître à ce premier film un côté rafraîchissant, même si on pourra le cataloguer assez facilement dans les films “à voir à la télé plus qu’au cinéma”.

iori
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le 27 oct. 2015

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iori

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