Beaucoup sont déçus car ils pensaient, moi le premier, voir un film de science fiction, qui s'est révélé destiné à un public de moins de dix ans. Seulement voilà, le film n'est pas du tout fait pour un public en bas âge, et les parents l'ont bien compris en voyant la gêne ressentie par leurs enfants.
En réalité, c'est une transposition allégorique des théories freudiennes, sous forme d'un conte, à la façon de Cendrillon ou de Barbe-bleue, ou d'Alice au pays des merveilles, ou du Magicien d'Oz . Et il y est effectivement question d'enfance, sous un aspect dérangeant, voire malsain (il ne fallait donc surtout pas emmener ses enfants voir ce film !).
Alors certes, Freud n'a semble-t-il pas été très bien compris par les auteurs puisque le "Ça" chez Freud n'est pas spécialement maléfique, mais il représente simplement notre animalité, nos pulsions, qui sont neutres en soi. Le véritable danger vient plutôt d'un Surmoi écrasant. D'un Surmoi qui part justement en croisade contre le Ça ! Et c'est exactement ce que l'on voit se produire dans le film où, sans doute à l'insu de l'auteure (ou alors elle est très subtile), cette espèce de Trinité des fées est en guerre contre un Ça, qui paraît représenter de façon peu fine le masculin vilain opposé de façon manichéenne au très gentil féminin.
Et Freud parle justement de Trinité intérieure pour désigner le Surmoi.
Quant à la "contraction", qui évoque irrésistiblement un phénomène de constipation psychologique, semble correspondre au refoulement freudien. Donc tout se tient : le rapport au père distant, le Surmoi puissant qui réprime le Ça, le manichéisme, le petit frère qui symbolise le mal absolu, le refoulement pour s'évader de la réalité,...
Sinon, l'histoire en elle-même, en admettant au préalable qu'il s'agit bien là de Série B, n'est pas si désagréable à regarder. On passe un bon moment.
Bon, ce serait peut-étre mieux sur une télévision que sur grand écran, c'est sûr...