Larme à gauche.. et à droite...

Un peu d'hésitation avant d'aller voir cette adaptation de l'oeuvre célèbre de Joseph Joffo (livre sorti en 1973), dont a déjà été tirée une adapation (Jacques Doillon, 1975).

Pour ceux qui n'ont pas lu le livre et qui ne connaissent pas l'histoire, c'est celle, vraie, de deux enfants juifs, Joseph et Maurice (Joffo) qui parcourent la France pour fuir la guerre, les nazis et leur haine.

C'est toujours difficile de réaliser un film sur ce sujet, toujours douloureux (et qui, malheureusement, provoque encore des réactions complétement hystériques d'une minorité complétement en dehors de la réalité...), sans tomber dans le "pathos" facile, ou la caricature, tout aussi facile.

Patrick Bruel, qui joue le rôle du père de ces deux enfants, a répété qu'il avait accepté de jouer dans ce film à condition qu'il y ait deux jeunes acteurs formidables.

C'est le cas, le film repose évidemment sur eux, sur leur manière d'interpréter ce rôle difficile et terriblement "casse gueule".
Dorian Le Clech (Joseph) et Batyste Fleurial (Maurice) sont tout simplement épatants et ils nous servent de grands moments à travers tout le film.

La grande amitié et l'amour qui les unit leur donne la force nécessaire pour affronter ces épreuves terribles qu'ils subissent jour après jour, mois après mois..

On s'angoisse (souvent), on rit (parfois) et on pleure, car oui, on peut pleurer, ce n'est pas honteux.

Il ne s'agit pas de radoter la même chose (comme le dirait cette minorité citée plus haut), mais de se souvenir, de ne pas oublier, pour ne pas reproduire..

Mais sera ce suffisant ??

Une belle surprise, tout à la fin du film (merci de ne pas quitter la salle trop vite, pour une fois), avec l'apparition à l'écran de Joseph et de Maurice Joffo, toujours vivants et toujours aussi complices).