Le film « Un singe en hiver » est une belle et drôle rencontre entre les deux hommes de deux générations différentes, un hôtelier ancien alcoolique et un jeune rongé par sa culpabilité, qui boit de plus en plus pour oublier l’échec de sa vie amoureuse avec Claire qui vit à Madrid. Ce film est aussi un étonnant flot de répliques savoureuses, de belles métaphores en rapport avec l’alcool ! Les dialogues sont signés par Michel Audiard, ils sont à la fois poétiques, cyniques et humoristiques ! Ah la fameuse réplique qui m’a fait rire : « Si la connerie n’est pas remboursée par la Sécurité Sociale, vous finirez sur la paille » ! Il faut dire qu’il y a pas mal de répliques tout de même complexes. C’est ça qui fait le charme du film, aussi ! On peut revoir le film « Un singe en hiver » plusieurs fois pour mieux comprendre et analyser l’humour de Michel Audiard et ce qui a été dit.


Dans le film « Un singe en hiver », l’hôtelier d’une petite station balnéaire a juré à sa femme de ne plus toucher un verre d’alcool si son état échappe au bombardement, en 1944. Le rajeunissement de Jean Gabin a été bien pensé et bien fait dans les scènes du 2e Guerre Mondiale ! Des scènes de destructions liées au bombardement, sont belles et réalistes ! Bien tournées ! Plus tard, dans les années 60, l’hôtelier sevré va rencontrer un jeune homme Albert Fouquet, joué par le surprenant Jean Paul Belmondo, un singe égaré et fuyant la réalité ! Il va éprouver de l’empathie envers un jeune homme qui boit de plus en plus pour rêver des moments du passé ! Colonialiste, il va regretter son fabuleux voyage en Chine ! Eh bien, voilà, la tentation naît lors de la naissance de l’amitié entre ces deux hommes, nostalgiques du passé ! Quel duo mémorable des grands monstres du cinéma, de deux générations ! Ils sont tous les deux attachants et drôles !


Il faut dire qu’il n’est pas évident de faire un film comique avec le thème tragique : l’alcoolisme. On rit souvent de l’ivresse, des hommes ivres et de leurs paroles à boire ... on sourit de leurs comportements et de leurs gestes déplacés. L’alcool au bar était bien ancré dans la culture française, les clients aimaient bien se trouver au bar, raconter des histoires, rigoler. Ce n’est pas le vin qui me manque mais l’ivresse ! » La fameuse séquence de la danse avec des claquettes, de Jean Paul Belmondo sous le regard médusé des clients normands, m’a fait rire ! Voilà, l’humour, « C’est ça, le soleil ! ». Il y a aussi une folle scène où Jean Paul Belmondo fait de la tauromachie en plein milieu du carrefour devant les voitures au jour de la Toussaint ! Quel humour noir !


Dans notre époque actuelle où la réglementation de l’alcool est forte et où l’alcoolisme est mieux sensibilisé dans les médias, on ne peut pas s’empêcher à éprouver de la compassion envers les deux alcooliques même si on sait que c’est de l’humour. C’est vrai qu’on peut rire de certains sujets graves. Enfin, j’ai beaucoup aimé ce film, je compte le revoir pour mieux comprendre le sens des répliques ... »

SébastienPicout
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le 23 mai 2020

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